Extrait du journal

C’est aujourd'hui la rentrée des Chambres, la véritable rentrée, car, cette année, tout a été bouleversé et nos vacances du jour de l’an sont presque arrivées pour le mardi gras. La véritable session commencera dans quelques heures ; le tarif des douanes est voté, le budget aussi, et l’on peut, d’un pied léger, repartir sur de nouveaux frais. Naturelle ment, on annonce un certain nom bre d’interpellations ; quelques-unes vont passer au choix, d'autres à l’ancienneté. La liste en est donnée par les journaux, et il ne semble pas que ce soit bien grave. Si l’on veut s’en donner la peine, on pourra ex pédier cela en une séance ou deux. Je sais bien que tout le monde ne l’entend pas ainsi : il y a certaines gens, parait-il, qui ne demandent qu’à réveiller des incidents déjà fort lointains. Il suffit que la Chambre soit avertie ; elle saura y mettre bon ordre. Quand toute cette broutille aura été débrouillée, on nous apportera sans doute le budget. Ce sera la meilleure diversion aux gamineries et aux agi tations. La Chambre nommera sa commission et la commission se mettra au travail. Il n'est pas juste, à ce propos, d’accuser l’ancienne de négligence. M. Jules Simon se plaint qu’on ait, l’année passée, manqué d’égard au Sénat. C’était bien sans intention, dans tous les cas, mais, de toute façon, la commis sion du budget n’y était pour rien. Elle s’est trouvée en face d'un bud get qui valait la peine d'être étu dié ; il avait, chemin faisant, pris du ventre, et il a fallu l’allé ger, au dernier moment, de cer taines propositions accessoires, et, malgré cela, la commission est arri vée en temps utile. La Chambre môme a voté le budget dans les dé...