Extrait du journal

sort pas. L’épisode Sarrien n’est qu'une des scènes de la comédie. Croyez qu’elle sera suivie de beau coup d’autres, et que longtemps encore la mirobolante allocation reviendra sur le tapis. On a déjà fait remarquer, non sans malice, que ces mêmes députés, qui déclarent ne pouvoir mettre les deux bouts, viennent de consentir a céder une somme à leur parti pour sa propagande, ce qui les accule à ce di lemme : « Ou vous ne pouvez pas vivre à moins, et alors „ comment ferez-vous pour manger, si vous donnez une par tie de votre traitement ? « Ou vous mangerez tout de même, et alors pourquoi nous contez-vous que vous n'avez pas assez ? » Cet abandon pour la propagande a pour résultat de faire faire cette der nière, non aux frais du parti, mais aux frais des contribuables. On pourrait pousser la chose plus loin, et grever le budget d’une somme plus forte, en en consacrant la moitié à sa propre élec tion et à celle de ses amis. Faire solder ses frais électoraux par le Trésor ne se rait pas trop mal imaginé. C’est une idée à creuser. En attendant, il est certain que les députés ressemblent un peu à ces pe tits mendiants qui, après vous avoir ému jusqu’aux larmes en vous montrant leur indigence, vont s’offrir une entrée au cirque avec l'argent que vous venez de leur donner. Les électeurs sont bons enfants, et pas icgardants. Peut-être cependant com mencent-ils à se dire qu’au prix où ils payent leurs domestiques, ils auraient droit d’être mieux servis. HENRY MARET....