Extrait du journal

Bien que, la paix signée, les Alliés se soient solennellement promis que tous les dommages causés par la guerre seraient réparés et que les auteurs de ces crimes abominables seraient punis, bien que l’Al lemagne elle-même ait souscrit à ces dé clarations sanctionnées par les traités, toutes ces prescriptions sont maintenant, pour quelques personnes, lettres-mortes, remarque tout d’abord M. Poincaré, qui continue en ces termes : Parce que les Allemands ont répudié leurs engagements, et parce nous avons cru bon de les leur rappeler, certaines gens nous accablent de critiques et de malédictions. Pourquoi ne pas abandonner des réclama tions intempestives ? Pourquoi nous attacher si étroitement aux traités ? Pourquoi ne pas consentir à faire réviser nos créances par des nations qui sont restées à l’écart de la guerre on par des financiers pressés de re vommanccr des opérations lucratives ? Si nous n’acceptons pas quelque combinaison qui dispense l’Allemagne de payer ses dettes, on nous considère comme îles gêneurs, on blâme nos exigences, on nous reproche nos importunités. lotit ce que l’Allemagne a fait pour ruiner la France, on l’oublie ; c’est le passé, et, dans la course vertigineuse des choses, le passé ne compte plus ; tout ce que l'Allemagne a fait pour se dérober à ses obligations, on l’oublie également, c’est déjà le passé aussi, et le passé d’hier est lut-même déjà si loin. On ne veut plus parler que de nos revendi cations qui, elles, sont encore le présent, parce que jusqu’ici il n’.v a pas été satisfait, — et on les trouve exagérées et fatigantes parce qu'étant les plus lésés, nous avons plus l>esoin que tous les autres d’être rapidement indemnisés. Soutenons nos droits...