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La République française, 19 octobre 1881

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La République française
19 octobre 1881


Extrait du journal

<^ue la direction de notre politique générale doive être orientée dans le sens des élections du 21 août et du 4 sep tembre ; que notre ministère doive être reconstitué et qu’il ne le puisse être avant un débat public sur l’ensemble de nos affaires : que les lois constitution nelles de 1875 doivent être retouchées, principalement en ce qui concerne le mode d’élection des membres du Sénat, ce sont là autant de points qui, contes tés pendant quelques semaines par un certain nombre de nos confrères, sont aujourd’hui admis par tout le monde. On croit toujours que les longs inter règnes parlementaires vont ralentir le mouvement de la politique ; c’est, au contraire, alors qu’elle marche tambour battant. Il n'y a pas de Parlement, à peine de gouvernement ; on croit pouvoir jouir en paix des plaisirs de la villégiature. Le pays, fatigué, dit-on, de l’abus de la politique, demande lui-même à respirer. Mais s’éloigne-t-on de la politique pen dant deux jours, tout est change quand on y revient. L’esprit public lancé sur les questions de principes, cherchant les causes du malaise dont il se sent atteint, va d’une grande allure cavalière pen dant qu’on le croit au repos. On peut fermer les portes du Parlement ; c’est le pays qui tient la clef de la politique, et cette clef-là personne ne la met dans sa poche. Déjà les défenseurs absolus de la constitution actuelle du Sénat s’arran gent pour déposer les armes le plus ho norablement possible. Il a suffi d’une réunion d'électeurs sénatoriaux des en virons de Paris pour leur faire aban donner leurs positions qu’ils disaient imprenables. Un seul scrupule les pré occupe encore : ils se demandent si les petites communes sont d’avis de se laisser absorber par les grandes, si les villages renonceront volontiers à ne plus peser dans les élections sénatoria les le même poids que Paris, Lyon et Marseille. Ou peut quitter ce dernier souci ; il suffit cf avoir assisté à quelques réunions électorales dans nos campagnes pour savoir que l’ardeur des réformes y est plus vive que partout ailleurs. Ce sont do petits foyers d’une intensité surpre nante. La contradiction ne s’y fait pres que jamais sentir, et les conclusions les plus radicales sont habituellement celles qui enlèvent du premier coup le succès. Les électeurs sénatoriaux de Paris de meurent iranquilles ; mais ceux de Cor beil ont déjà fait du bruit par toute la France. Ces élections, que le législateur de...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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