Extrait du journal

que le prévenu était là, sous la main des agents de la loi, prêt à rendre compte de ses actes, et quand il est resté pendant quinze jours, dans une maison de justice, pour purger une condamnation à l’emprisonnement. Pourquoi cet inter valle ? Pourquoi cette suspension, s’il y a eu des poursuites commencées ? Pourquoi ce commencement de procédure qui coïncide avec un changement de gou vernement? Ici tout est à expliquer. M. Baragnon n’a pu se dispenser, dans son rapport, de relater que ces questions ont été agitées dans la commission. On a passé outre, mais l’Assemblée tout en tière voudra-t-elle en faire autant? La conscience de plus d’un député sur les bancs les plus opposés de la Chambre est obsédée de ces questions. Il faut qu’elles soient résolues. C’est là ce qui justifie le mot si vrai de l'honorable M. Lepère. qui s’est écrié que, dans ce débat, l’intérêt qui s’attache à M. Ranc n’est, après tout, que le moindre entre tous ceux que met en jeu la demande de M. le général de Ladmirault. La séance d’aujourd’hui nous apprendra sans doute, avec le sort fait à M. Ranc, quel souci l’Assemblée con serve, dans ses entraînements, de l’opi nion publique, des règles d’une saine et prudente politique et des droits sacrés de la justice....