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La République française, 22 août 1873

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La République française
22 août 1873


Extrait du journal

Les Conseils généraux ont ouvert leur session dans des conditions qui no lais sent prise à aucune critique de la part de nos adversaires les plus zélés, et d’une manière qui doit donner complète satis faction à la démocratie républicaine. On pouvait croire que, par suite de la trans formation opérée par le 24 Mai dans les hautes sphères du gouvernement et dans le personnel des préfectures, un certain nombre d’assemblées départementales se laisseraient entraîner à modifier leurs bu reaux dans le sens des triomphateurs du jour. Il n’en a rien été. Peu de change ments se sont produits dans les élections des présidents. Tout compte fait, c’est à peine si, par le simple bénéfice de l’âge et à égalité des suffrages exprimés, un fauteuil présidentiel a été gagné par la coalition monarchique. Ce n’est pas la peine de parler d’une pareille victoire qui n’indique pas, dans l’ensemble des Con seils généraux, un très vif enthousiasme pour la révolution monarchique dont on se plaît à menacer la France. Les présidents élus se sont d’ailleurs conformés à la loi d'abord, et ensuite aux traditions des opinions auxquelles ils ap partiennent. Depuis quelques jours, les journaux de l’ordre moral, prenant texte des articles qui ont- été publiés par la presse démocratique sur les devoirs ac tuels des Conseils généraux, les journaux de l’ordre moral s’évertuaient à démon trer que ces Conseils n’ont aucun rôle politique, quà aucun titre ils n’ont le droit d’intervenir, même par l’expression d une opinion, dans les événements poli tiques qui se produisent ou se préparent. Les mêmes hommes qui trouvaient jadis tout à fait excellentes les délibérations solennelles de ces Conseils en faveur de la révision de la Constitution de 1848, en faveur de l’empire, en faveur de toutes les thèses réactionnaires dont la France a été successivement victime ; les mêmes hom mes qui, en 1871, dans la discussion même de la loi qui régit les Conseils généraux, cherchaient à faire de ces assemblées ad ministratives des Parlements au petit pied où les hobereaux politiques cantonne raient leurs résistances à la souveraineté nationale; les mêmes hommes qui sont aujourd’hui au pouvoir menaçaient ou vertement des foudres de MM. Ernoul et ses collègues les Conseils qui se permet traient de prendre au sérieux les opinions anciennes de MM. les ministres et de leurs amis du Parlement et de la presse. En cette circonstance comme en tant d’autres déjà, les Jupiter de l’ordre moral en ont été pour leur quos ego. La loi a été scrupuleusement obéie, comme elle doit l’être toujours par des républicains, et MM. les préfets n’ont pas eu occasion de faire des actes de vigueur, pas même de protester en paroles....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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