Extrait du journal

Les élections qui viennent d’avoir lieu dans sept de nos départements ont donné des résultats qui ne nous surprennent point. Nous nous y atteudions, et nous aurions mauvaise grâce à triompher trop bruyamment, à, l’occasion de succès que nous aurions pu prédire. La France, dans le scrutin du 20 octobre, s’est mon trée fidèle à elle-même. Habitués dès longtemps à prendre ses tendances et ses volontés pour l’inspiration et la règle de la politique que nous défendons dans ce journal, nous nous appliquons 'par tous les moyens à rester constamment en communication comme en accord avec elle. Aucune des manifestations de l’opi nion publique, quelle qu’elle soit, ne nous laisse indifférents; nous en tenons compte ; nous les pesons et les mesurons, et quand viennent les élections qui les résument toutes, nous sommes prêts à déduire les conséquences du vote des électeurs. La France s’est montrée fidèle à ellemême. La France veut la République; elle entend la fonder, la rendre inatta quable, la mettre à l’abri des coups de violence comme des intrigues ; elle en tend de plus imprimer à la direction de la République un caractère net, précis, franchement démocratique. Les élections du 20 octobre n’ont pas eu d'autre objet que de traduire fidèlement et complète ment cette volonté de la France. Nul d’a bord ne peut contester leur signification si hautement républicaine. On peut dire que la monarchie, sous toutes ses formes, est décidément mise hors de cause. Quel est le département où les mo narchistes ont pu faire triompher leur candidat ? Il n’y en a point, pas même le Morbihan où le candidat heureux, M. Martin (d'Auray), a été présenté contre les représentants de la royauté tradition nelle et au nom d’intérêts exclusivement religieux qui sont prêts à fouler aux pieds toutes les traditions royalistes, pourvu que la domination leur reste dans les questions qui les touchent le plus. Par tout les royalistes ont été vaincus, et c'est à peine si l’on pourrait citer un candidat qui ait osé mettre la monarchie en comparaison avec la République et donner à la royauté la préférence, pour s’assurer du concours des électeurs. Mais le pays ne s’est pas contenté de...