Extrait du journal

Le Conseil supérieur de la guerre n’est toujours pas reconstitué, de sorte ! <[ue, le grand quartier général ayant été dissous, la France ne possède plus l’or gane de haut commandement qui doit présider à l’organisation, en vue de la paix comme de la guerre, de toutes ses forces militaires. On doit avouer que, dans les troubles circonstances pré sentes, sur lesquelles il est superflu d’insister, cette carence esl au moins étonnante. Certains journaux commen cent à s’en émouvoir. Nos lecteurs doi vent se rappeler qu’un mois passé nous leur avons exposé l’urgente nécessité de la reconstitution du Conseil supérieur, puisqu’aux termes de la loi, ce conseil est obligatoiremnt consulté sur tout projet pouvant intéresser l’armée et notamment sa préparation à la guerre, j Doit-on donc penser qu’il n’y ait au- | cun projet à l’étude, alors que tant de I choses ont été désorganisées, que deux classes à peine sont sous les drapeaux 1 pour faire face à de multiples néces sités, sur le Rhin, au Maroc, en Orient, et que l’éducation de la classe 1920 se présente comme un problème dans la plupart des régiments, vu la pénurie d’instructeurs. Même la sacro-sainte comptabilité est en souffrance, les ma jors, trésoriers et commandants d’uni tés étant souvent démunis des coin]>ta bles expérimentés nécessaires. Puis sait-on ce que demain nous ré serve? A peine quinze jours se sont écoulés depuis qu’une marche en avant à l’est du Rhin était envisagée. Et a ce propos, un grand journal n'a-t-il pas affirmé, que pour renforcer notre corps d’occupation, il n’avait pu être fait état que de trois maigres divisions, empiri quement constitués à l’intérieur? En présence d’une Allemagne restée armée, et que le traité de paix mis en vigueur trouvera encore davantage arrogante, on doit songer qu’une heure peut venir où il faudra mobiliser, puis concentrer et doter d’un commandement de gran des unités, soit pour appuyer l’armée du Rhin, soit pour couvrir ses arrières. Bref, un plan de mobilisation partiel s’impose, qui sera conçu, arrêté par le Conseil supérieur de la guerre, dont certains membres seront appelés à l’exécuter, s’il y a lieu. Mais pour ce, il va de soi que ce Conseil supérieur doit être d’abord légalement, c’est-à-dire ou vertement, constitué. Commandant do 0IVRIEUX....