Extrait du journal

On écrit do Versailles à l’agence Ha vas, le 22, à 7 heures du soir : Le président de la République est resté de une heure et demie à trois heures et demie au sein de la commission Kerdrel. Le président a parlé pendant une heure et demie. Aucune parole irritante n’a été prononcée. L’entrevue n’a cessé d’avoir l’allure la plus courtoise, et les paroles de M. Thiers ont eu plutôt le tour d’une conversation particulière que d’un discouis M. Thiers, à l'occasion du pacte de Bordeaux, a demandé, au nom du pays, que l’Assemblée fasse cesser l’état indécis de nos institutions; il a rappelé la nécessité qui s’im pose actuellement de la forme républicaine, laquelle n’a jamais été dans les préférences de M. Thiers, mais que les circonstances ont im posée; il a rappelé aussi le fardeau que fait peser actuellement le pouvoir sur ceux qui l’ont en main et qui ne le conservent que par devoir. M. Thiers s’est mis, en terminant, à l’en tière disposition de la commission. Celle-ci a continué ses délibérations après le départ du président; elle se réunira de nouveau demain à dix heures du matin, et, à deux heures, elle recevra une seconde fois M. Thiers pour s’en tendre avec lui, après en avoir délibéré. On espère de plus en plus une solution fa vorable de la crise....