Extrait du journal

II pleut, bergère, et vous étiez presque joyeuse lorsque le train vous a déposée sur le quai d’une des gares de la ville-capitale. Qu’allez-vous faire maintenant de votre flirt? Vous savez bien, ce jeune homme que vous avez connu au bord de la mer et qui vous avait séduite par la variété de ses peignoirs de bain. Il vous plaisait. Un jour, vous avez fait semblant de couler par I mètre 35 de fond et, bravement, il est venu à votre secours. C’est ainsi que vous êtes entrés en relations. Pendant toutes les vacances, on n’a vu que vous deux au tennis, au casino, sur la plage. Vous faisiez un couple charmant. Mais, le jour du départ est arrivé et, comme lui aussi rentrait à Paris, vous avez voyagé de conserve. Votre maman lui a fait porter ses in nombrables valises et, en cours de route, vous l'avez fait changer quatre fois de place à cause d’un petit courant d’air qui vous incommodait Tandis qu’il songeait à part lui que vous étiez un peu égoïste, vous avez constaté qu’il n’était pas si bien que ça depuis qu’il avait dépouillé ses rutilants costumes de plage. Scs pantalons blancs, ses vestons rayés de rouge, ses peignoirs à carreaux mauves, c’était cela sans doute qui faisait son charme. Habillé comme tout le mon de. il ressemblait à tout le monde. Vous aussi et il s’en est si bien aperçu que, pendant un instant, il s’est demandé pourquoi il vous avait empêché de vous noyer... Vous vous êtes quittés sur des mots vagues : « à bientôt... », « venez me voir... ». A vrai dire, il ne tient pas davantage à vous rendre visite que vous à le recevoir. Au sentiment qui vous avait rapprochés, il fallait, pour durer, un décor balnéaire : du sable, des rochers, des villas en briques roses et du soleil. La pluie a détrempé votre amour et vous vous êtes quittés indifférents, pour aller l’uu et l’autre vers de nouvelles aventures. Mais si le hasard vous réunit de nouveau l’cté prochain, vous vous retrouverez avec piaisr. «IASON...