Extrait du journal

leur propre condamnation. Il est facile de comprendre que si un gouverne ment énergique ne leur dicte pas leur devoir, ils s’empresseront de le mécon naître, et de se trouver toutes les qua lités que ce gouvernement ne leur con teste pas. La neutralité du gouvernement en cette matière et avec cette assemblée, c’est l’abandon de la réforme. Elle échouera inévitablement. Alors ce sera très grave. Ce sera le suprême espoir, espoir déjà bien léger, qui s’envolera, pour ne plus reparaître. Le mal est très avancé ; le malade est presque moribond ; c’est le délire en at tendant le coma ; il extravague avant le dernier sommeil. « Voici ce qu’il y a à faire, dit le médecin ; je ne vous promets pas que cela le sauvera ; mais ce que je puis vous assurer, c’est que si cela ne le sauve pas, rien ne le sauvera. » Il n’y a pas, pensez-vous, à hésiter. Eh bien ! il paraît que si. La famille dit : « Il fera bien ce qu’il voudra ; nous, nous ne nous en mêlons pas, nous ne voulons pas l’influencer. » Eh ! com ment voulez-vous que le malade pro nonce, puisqu’il n’a déjà presque plus sa connaissance ? Vous n’êtes pas aveugles, et vous voyez bien qu’il s’en va. Etes-vous donc les pires sourds, que vous n’entendiez pas ces paroles : « Ou cela ou rien ; ou cette crise salutaire, ou la perte fatale. » Y a-t-il donc à délibérer ? Y a-t-il donc à s’occuper d’autre chose, et à remuer les tisanes ? Puisqu’on vous dit que vo tre parlementarisme est fichu, que votre régime excite te pays jusqu’au dégoût, jusqu’au vomissement ! Et, prenez gar de ; car lorsqu’on a mal au cœur, on ne sait jamais ce qu’on vomit. Craignez que, si vous condamnez le pays à un trop violent effort, avec la masse de faux républicains ineptes et corrompus, il ne rejette aussi la République ! HENRY MARET....