Extrait du journal

créatures nées pour le tourment de toutes les autres... Et au pied de son trône, hommage d'adorateurs méprisés, des roses sont cftlcuillces sur les dalles reluisantes... C'est sans doute pour se mortifier que le même Benjamin Constant a peint son Orphée, comme il avait peint le masque de Beethoven, exposé au cercle des Mir litons. Ces deux toiles ne sont que gri sailles, que fonds bleuâtres, que tris tesse et qu'ennui. Elles doivent corres pondre à une période musicale et mysti que de la vie de l’artiste (mystique, que vous disais-je?). Alors, hanté de quelque belle sonate, d’harmonie impalpable et incolore, il a renié l’art où il est maître ; il s'est imposé une rigoureuse abstinence de couleurs. Hélas ! cela ne lui est pas permis. Benjamin Con-tant sans cou leurs ! Qu’il laisse ce régime à Puvis de Chavannes. Il y a une chose interdite au soleil, c’est de produire un clair de lune ; cela l’impatiente peut-être, mais à tort ; car enfin il est le soleil, ce qui est déjà très joli. *** « Pourquoi ne parlez-vous pas des in connus, qui sont les plus intéressants? m'écrit un correspondant ;| pourquoi ne parlez-vous pas de moi,par exemple? » Et il me donne son nom avec le numéro de sa toile : il ajoute même que son ta bleau a été peint en vue d’une médaille et du prix du Salon. Je le crois bien. Les autres tableaux aussi. Je vais pourtant contenter cet inconnu en parlant d’un de ses confrères, M. Agache, de Lille, dont le nom me frappe pour la première fois. Ce ne doit pas être une gloire contrôlée, car on a donné à son ouvrage une bien mauvaise place, tout en haut, au paradis, où je viens de l’a percevoir. C’est YOuvroir de l'hospice de Lille. Des vieilles femmes assises et alignées tri cotent ou regardent sans rien faire. Elles...