Extrait du journal

vient habiter le pays pour toujours. Scs collections sont complètes, ses relations aussi ; il se contentera maintenant do correspondre avec les botanistes des cinq parties du monde. D’ailleurs, il veut surveiller ses essais. — Avez-vous déjà do bons résultats? dit ma cousine. Il sourit modestement. — Vous verrez dans quelques semai nes. Je compte organiser un congrès botanique. Et, se retournant vers moi : — Aimez-vous les fleurs, mademoi selle? — Beaucoup, monsieur. Il tressaille encore. Ma voix a décidé ment le don do l’impressionner. Il sa lève pour prendre congé. Ma cousine le suit, et moi je reste. — Venez avec nous, Germaine. Je viens, je vais même jusqu’au per ron et je reste sur la dernière marche pendant que M. de Virenque monte dans sa voiture. Je suis toute droite dans le soleil. La comtesse se retourne au moment où le monsieur va lui faire ses adieux. Elle me regarde d’un air agréable. Je l’entends qui dit à M. de Virenque : — Tout à fait sa mère... Il s’incline encore ; la voiture part. Ma cousine me fait passer devant elle pour remonter au grand salon, puis, au bout de quelques secondes ; — Vous vous tenez droite. Mais les bras sont u i peu raides. On dirait que vos épaules sont en bois. Essayez do ne d’avoir un maintien gracieux. Il me serait difficile de dire pourquoi la visite de M. de Virenque m’a trou blée. Je n’ai pas un* respect exagéré pour les savants. D’ailleurs, M. de Viren que m’a fait moins l’effet d’un prince de la science — comme dit ma cousine avec emphase — que d’une princesse. On di rait une demoiselle avec ses yeux bleus et son teint rose. Il y a aussi son âf/e...