Extrait du journal

Tous les vins importés en Angleterre, les nôtres comme ceux qui proviennent d’au tre pays, seront frappés d’un droit unifor me de 1 fr. 25 par gallon, ce qui fera tom ber l’immunité dont nous avons joui jus qu’à présent. Devant cette égalité des droits, la lutte que nous aurons à soutenir se transforme ra nécessairement, et nous ne pourrons conserver les avantages que nous avions acquis, nous ne pourrons espérer accroître nos exportations en Angleterre, qu’en sa chant, mieux que nos rivaux, satisfaire le goût du consommateur anglais en même temps que ses nécessités économiques. Or, et c’est un point qu’il convient de ne pas perdre de vue, si nos vins de B mrgogne, de Champagne, de Bordeaux surtout (olaret) ont leurs admirateurs en Angleterre, ceux qui préfèrent le xérès, le porto, tous ces vins concentrés à bouquet énergique que fait éclore le soleil du Midi, sont encore plus nombreux. On en trouve la preuve dans le chiffre de leur importation qui n’a cessé de progresser, malgré ce droit diffé rentiel de 3 fr. 15 qui les frappait. De 295,000 hectolitres qu’il était en 1859, il est arrivé à plus de 500,000 hectolitres en 1871. Mais ce n’est pas tout. Outre l’Espagne qui produit 5 millions d’hectolitres et le Portugal qui en récolte 3 millions, il faut compter l’Italie avec 28 millions, l’Autriche-Hongrie avec 15 millions, l’Allemagne avec 1 million d’hectolitres, la Suisse, la Grèce, la Turquie, la Roumanie, le cap de Bonae-Espéraoce et les Etats-Unis, qui tous se trouvent heureusement pour nous à des degrés divers, en position de pro duire des vins que, par le choix des cépages, la culture et la fabrication, on cherche à améliorer, quelquefois môme à rapprocher des nôtres. Ainsi les vins piémontais ont de l'analogie avec nos crûs de la côte du...