Extrait du journal
Quand on serre la réalité d’un peu près, on en vient vite à trouver qu’au point de vue des doctrines, des inté rêts à défendre, du but à poursuivre, il n’y a pas grande différence entre les républicains, quelle que soit la dénomination sous laquelle ils se désignent. Tout au plus pourrait-on dire que, si la différence n’existe pas dans les doctrines, elle se fait toute fois sentir dans la méthode à em ployer pour les appliquer. Mais cela même ne serait plus tout à fait vrai, aujourd’hui que tous les républicains sont convaincus de la nécessité qui s’impose à eux de ne plus demander qu’à la discussion libre et à la léga lité respectée le triomphe de leurs idées. Les radicaux ne se distinguent plus des modérés sous ce rapport. Il n’est plus de républicains qui fas sent appel à la force, et si parfois il s’en trouve pour réserver à leur parti cette ultima ratio, ce n’est qu’à toute extrémité, quand tous les au tres moyens de réussir auront été épuisés ou reconnus stériles, que la parole devra céder aux faits et qu’il n’y aura plus de place dans les évé nements pour la raison qui per suade, dominés qu’ils seront par la fatalité qui impose à tous son joug inexorable. Les radicaux se vantent comme d’une sorte de supériorité d admettre cette intervention de la force pour trancher le nœud d?s questions inextricables. Ce n’est pas là une supériorité ; mais, si c’en était une, les radicaux feraient sagement de voir quelle ne serait pas pour eux un monopole, que tout le monde reconnaît cette suprématie quelque fois inéluctable de la force dans les affaires de ce monde, et que tout le monde, bon gré mal gré, est forcé de s’y soumettre. Il n’y a donc aucune différence en tre républicains prétendus modérés et républicains soi-disant radicaux, quand on va au fond des choses. Le radicalisme n'est cependant pas un vain mot, et cette expression cor respond à une réalité. Le radicalisme n’est pas une opi nion, une doctrine, un système ; ce n’est même pas une méthode poli tique. Qu’est-ce donc alors ? C’est une forme de l’esprit. Ceux qui sont radicaux — et il y en partout, aussi bien dans le camp des modérés que dans le camp de ceux qui aiment à se donner ce nom — sont,pour la plupart, des hommes entraînés et séduits, si l’on peut ainsi dire, par les futurs contin gents plutôt que par le fond même des questions. Ce ne sont point gens d’esprit positif et voulant avant tout des résultats. Ce qu’il leur faut, c'est une opinion, une attitude qui ne les classe jamais parmi ceux qu’ils ap pellent eux-mêmes des noms flétris sants de satisfaits, de repus, de ré trogrades. C'est à ce point de vue qu’ils se placent pour servir leur parti, en s’y donnant une place à...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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