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La République française, 26 septembre 1923

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La République française
26 septembre 1923


Extrait du journal

La grève des modistes n’est pas un su- jet plaisant. Elle est un aspect du problè me de la vie chère qui préoccupe tous les esprits sérieux. Sous les attributs ingénieux et char mants de la coquetterie qui distingue les midinettes parisiennes de toutes les au tres catégories d’ouvrières, il y a tout de même des besoins, des souffrances ; il y a des estomacs qui ont faim. Il y a aussi des ménages qui calculent et des familles qui attendent. Est-il besoin de dire que la population parisienne . a des sympathies très vives pour ces petites fées qui sont la grâce de la grande capitale, qui aident à sa réputa tion d'élégance et de goût et à sa prospé rité ? Le commerce de l’élégance et de la frivolité n’est-il pas une des branches les plus florissantes du commerce parisien ? On vient de nous donner un aperçu des salaires payés aux diverses catégories de l’ouvrière de la mode. Franchement, ils ne nous semblent pas exagérés. Rien n’est plus délicat que de se mêler à ces sortes de débats quand on n’y est pas intéressé : la question a des aspects, des retours, des dangers qu’on n’aperçoit pas quand on n’est pas du métier. Mais nous ne pouvons pas ne pas être frappés par ce simple fait : Le prix des chapeaux a augmenté dans des propor tions singulières en comparaison avec les salaires des ouvrières qui les fabriquent. Tel petit « bibi » qui se vendait autrefois 25 ou 30 francs ne s’obtient pas aujour d’hui à moins de 100 francs. Il n’est plus rare de voir coter des chapeaux 200 francs, 500 et même plus. Est-ce que les ouvrières modistes ont eu leur part de cette hausse vertigineuse ? Il n’est pas besoin d’avoir le coeur très sensible pour s’inquiéter de voir que des colifichets dont le goût, la facture, le chic font presque tout le prix, laissent de si modestes gages entre les mains de celles qui les inventent et les fabriquent. Mais les modistes ont mis leur intérêt dans de mauvaises mains. Elles se lais sent entraîner hors du domaine de la lo gique et du sentiment par les profession nels de l'agitation. Leurs revendications, qui seraient accueillies avec sympathie par la foule s’imprègnent de l’atmosphère de la Bourse du Travail qui pue la pipe ; et les sympathies sont près de se retirer. Nous signalons le péril de cette conduite aux braves midinettes parce que nous voudrions, bien sincèrement, qu’elles réussissent à améliorer leurs salaires. Mais vous devez bien savoir, mesdemoi selles, que le rouge, cette année, est enco re mal porté. La mode est aux demiteintes. Louis LATAPIE Lire en Dernière Heure : Les pourparlers continuent entre les gré vistes et lé ministre du Travail....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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