Extrait du journal

Divers groupes parlementaires se pré parent à entrer en campagne à la reprise prochaine des séances de l’Assemblée. Les plus pressés, les plus inquiets, com me on pouvait s’y attendre, ne sont pas les groupes républicains. Nos amis sa vent parfaitement quelle conduite ils auront à tenir, par la raison toute simple qu’ils n’auront rien de mieux à faire qu’à persévérer dans la conduite si sage et si patriotique qui a été la leur jus qu’à présent. Il n’en est pas ainsi, tant s’en faut, dans les centres. C’est là que l’on s’apprête à opérer toutes sor tes de mouvements, de marches et de contremarches, à faire de la stratégie parlementaire. On parle d’une conjonc tion des centres. Il est certain que cette fusion paraît avoir été fort désirée ; on s’en promettait les meilleurs résultats. Mais qui fera les premiers pas ? Sera-ce le centre droit ? Le Français disait avanthier que les conservateurs libéraux de ce groupe ne pourraient se décider à se mettre en mouvement, avant de sa voir où l’on se propose de les me ner. C'est toujours une bonne chose que de réfléchir avant que de rien entreprendre, et nous ne trouvons pas mauvais que les membres du centre droit méditent quelque temps, avant do se lancer à fond de train dans la carrière où prétendent les entraîner les impa tients du centre gauche. Ici, on est plus vif ; disons le mot, on se montre plus agité. Et d’où vient cette émotion? De l’opinion, d’ailleurs modeste, que le cen tre gauche seul peut dénouer toutes les difficultés de la situation. Ecoutez plutôt le Bulletin conservateur républicain : « Par une redoutable faveur, dit-il, le centre gauche est considéré, dans la masse de la nation, comme le parti le plus capable à cette heure de ménager la transition entre ce qui est et ce qui doit être. » Voilà ce qui n’est pas trop clair, du moins à ce qu’il nous semble, et nous...