Extrait du journal
se décerner à elle-même des éloges, qui sont d’autant plus agréables qu’ils sont moins mérités. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. La Chambre est donc résolue et vigilante ; c’est elle qui le dit, et, puisqu’elle le dit, il *e faut croire. Il est pourtant permis de trouver un tantinet ridicule l’attestation qu’on se donne à soi-même. Elle eût dû précéder l’augmentation d’appointements, qui se lût alors justifiée par cette simple dé claration : « Considérant que jamais la nation n’a eu de meilleurs serviteurs que nous, nous avons le devoir de nous récompen ser en nous offrant une petite gratifica tion. » — « Affirmant sa confiance dans le dévouement et la valeur de l’armée. » Il y a, dans le commerce, des maisons dites de confiance. Nous, nous avons une Chambre de confiance, avec cette différence que, dans le commerce, c’est la maison qui en.^ .d inspirer confiai! ce, tandis qu’ici c’est la Chambre qui a confiance en tout ce qu’elle aperçoit. La confiance, c’est sa partie. Elle a con fiance dans le gouvernement ; elle a confiance dans l’armée ; elle a conflan ce dans l’administration. Je vous mets au défi de trouver quoi que ce soit en quoi elle n’ait pas confiance. C’est une Chambra de tout repos. Si elle diffère sur un point des maisons de confiance du commerce, elle leur •ressemble en ceci que ces maisons ne donnent jamais aucune raison du titre qu’elles s’arrogent. Elles se disent mai sons de confiance, sans autre explici' lion. C’est ainsi qu’à la Chambre on a confiance, sans qu’on ait l’indiscrétion de demander pourquoi. C’est une chose à prendre ou à laisser. Or il vaut mieux la prendre, parce que, si on la laissait, on n'aurait plus confiance, et il faudrait donner des motifs ; tandis que pour avoir confiance on n’a besoin de rien. Nous n’avons qu’à imiter la sagesse et la résignation de ce grand corps de l’Etat, qui ne veut rien savoir, convain cu d’ailleurs qu’il n'y connaît absolu ment rien. Il n’est pas payé pour s’y connaître ; il est payé pour avoir con fiance, et, du moment où il a confiance, qu’est-ce que vous avez à lui demander de plus ? Il n’y a dans tout cela qu’une chose ennuyeuse, c’est le souvenir de 1 opti misme impérial. Jamais notre nouveau Boros législatif "n’aura plus conflan*...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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