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La République française, 28 décembre 1871

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La République française
28 décembre 1871


Extrait du journal

grâce, Paris doit affirmer par son vote qu’il blâme le maintien de l’état de siège, et l'usage que Von fait des pouvoirs de l’état de siège au risque de laisser croire au reste do la nation et au monde entier que la capitale de la République a be soin d’être contenue dans l’obéissance par la force. Il importe avant tout que le vote de Paris soit un vœu d’amnistie. Oui, sans doute, pendant les jours funestes de la guerre civile, les membres do la Cité pa risienne ont été divisés les uns contrôles autres. Mais depuisqu'il n"y a plus que des vainqueurs et des vaincus, tous les cœurs parisiens se sont émus du même senti ment de pitié pour les misères que nous voyons chaque jour, que nous sommes impuissants à soulager. Amnistie, grâce, -, apaisement de la Cité, oubli des haines, dos fureurs, des égarements et des ven geances, horreur du sang ! c’est lu cri des Parisiens. Il faut que le vote du 7 janvier contienne leur supplique. Il faut enfin à Paris un choix éclatant. Il lui faut un représentant qui ait ajouté à sa gloire et qui ait l'orgueil et la su perstition de Paris, de la grande ville contre laquelle s’agitent les basses cons pirations de la bêtise, de la lâcheté et de l’envie. Il faut que Paris-capitale Se fasse honneur d’un nom connu du monde entier! Telle est la pensée qui a guidé jus qu’ici ceux des électeurs de la démocra tie parisienne dont le choix parait fixé. Telle est la nôtre. Ils veulent que Paris reprenne la direction de ia politique du suffrage universel dans le pays.Ils veulent que Paris ne se contente pas d’un vote insignifiant, équivoque, à double en tente, provisoire et flottant, qui ne ré pond à rien. Ils veulent que Paris donne tout haut son avis, dans le péril com mun, ainsi qu’il appartient de le dire à la capitale de la France. Nous trouvons qu’ils sont sages et pratiques....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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