Extrait du journal

me faire voir un peu de beau monde, on a décidé que je ferais partie d’une compagnie de jeunes misses dési reuses de ne pas trop s’ennuyer. Il était convenu qu’on nous mènerait, le lendemain soir, à un bal masqué, à Pall-Mall, chez une veuve des plus ai mables, lady Emilia Exeter. Voilà comment j’ai eu à endosser le domino sous lequel vous me voyez ici et à me cacher sous le masque qui me couvre la figure. — Une figure qui ne peut être que charmante, certainement, objecta Ralph d’un air galant. — Laissez-moi donc finir mon récit, je vous en conjure l reprit la jeune femme. En sortant de la maison où je suis descendue en compagnie de mon père, Belgrave-Square, j’étais avec deux autres jeunes filles du monde, costumées, je crois, en danseuses des Indes. On devait faire halte et l’on s’est effectivement arrêté en route, afin de prendre trois autres invitées ce notre âge. A cette occasion, j’étais des cendue de la voiture qui emportait toute la bande. Eh bien, je ne sais comment.cela s’est fait, messieurs, mais tout à coup, à l’endroit où nous avions à relayer, il s'est formé des attroupements.il y a eu une bagarre et une sorte de presse au milieu des quelles, ne retrouvant plus la voiture, je me suis égarée. Je ne connais pas j Londres, ni ses rues, ni ses usages. Vous pensez sans peine combien j'étais dépaysée. J’avais littéralement la tète perdue. L’effarement que j’é prouvai augmentait d’autant plus que lorsque je prononçai le nom de lady Emilia Exeter, une voix partie de la foule me dit : « Ah ! c’est au bout du monde ! » Ce fut alors que je me vis entourée de gens de toute sorte. Il y avait là des hommes et des fem mes d’un aspect peu rassurant. En pro...