Extrait du journal
■) A Ce qui doit arriver arrive à l’heure dite. » Ainsi chante Valentin dans Faust de Gounod, quand il dit son fait à Margue rite. Ce n’est pas à l’heure dite qu’arrive ce qui doit arriver, car l’heure est rare ment connue. Mais ce qui doit arriver arrive tout de môme ; et tout ce que nous voyons se passer aujourd'hui est le résultat fatal et inévitable du régime grotesque, que les imbéciles appellent la République et les autres l’incohérence et la contradiction. Je lis dans le manifeste du groupe Pa ris-Est du syndicat des chemins de fer : « La cherté des vivres et des loyers suivant une progression constante et continue, il en résulte que nos salaires, au lieu d'augmenter, diminuent. » [l ne saurait en être autrement. Un .pommier produit des pommes, et ne pourrait produire des cerises. Vous avez lin Parlement qui vote à tort et à tra vers toutes les dépenses imaginables, les unes pour contenter les électeurs, les autres pour se contenter lui-même. Les dépenses une fois votées, il faut trouver de l'argent pour les payer. Or comme malgré la croyance universelle l’argent ne tombe pas des étoiles, d’ail leurs éteintes, il est nécessaire de le prendre où il est, et tant qu'il y en a : dans la poche des contribuables. De là des augmentations persistantes 'd'impôts. L’électeur est tellement stu pide, qu’il ne comprend pas qu’en tant que contribuable c’est lui qui paye ce qu’il réclame en tant qu’électeur. Les impôts augmentent, tout augmen te. Les vivres et les loyers dont parle le syndicat, suivent l'inévitable progres sion.Aussitôt les salaires deviennent in suffisants. L'ouvrier se plaint avec rai son de ne plus pouvoir vivre avec la somme qui l'entretenait jadis. Il veut que le prix de son travail s’élève. Voilà qui est très bien. Mais l'élévation des salaires devient à son tour une cause d’augmentation des vivres et des loyers. C'est un cercle vicieux d'où il est im possible de sortir, car plus on augmen tera les salaires, plus la vie deviendra chère et plus par conséquent ils seront insuffisants. Un monsieur se félicitait de ne pas aimer les épinards, parce que, s’il les eût aimé, il en aurait mangé, et comme il ne les aimait pas, cela lui eût été dé sagréable. Les politiciens de notre temps raison nent comme ce monsieur. Ils s’étonnent que tout augmente quand ils ont mis partout de l'augmentation. Ce qui pour rait surprendre c'est qu’il en fût autre ment. La question à se poser est celle-ci : un travailleur est-il plus heureux quand on le paye davantage et lorsque tout lui coûte plus cher, ou valût-il mieux pour lui qu’il fût payé moins, et que tout fût bon marché ? Cela reviendrait au même, si deux conditions étaient remplies, d’abord qu’il y eût compensation absolue dans les différences, ensuite que l’argent qui sert à l’augmenter ne fût pas lui-même une cause d’augmentation nouvelle. Ces deux conditions ne pouvant pas être remplies, j’estime que sa situation actuelle est pire que l'ancienne et il l’estime tout comme moi, puisqu’il n’a jamais autant crié, bien qu’il n’ait ja mais été autant payé. Seulement il ne voit pas où le bât le blesse, et cherche le remède dans une aggravation du mal. A l’ins tar du docteur Sangrado, il voit dans une nouvelle saignée l’amélio ra lion d'un état, qui n’est dû qu’aux sai gnées précédentes. Encore des impôts, n’est-ce pas ? Toujours des impôts. En core des multiplications de frais géné raux, et les denrées vont diminuer. Point ; elles ne diminueront pas, mais qu’est-ce que cela fait si nous avons de quoi les acheter ? j'entends. Malheureusement vous ne l'aurez ja mais, puisqu’à mesure que vous croirez l’avoir, lesdites denrées augmenteront d'autant. Je m'explique bien qu’on ne com prenne pas cela puisque c’est du bon sens. Mais qu’on le comprenne ou non cela s impose et s’imposera comme réa lité, jusqu’à ce que tout saute dans un chambardement final. On ne viole pas impunément la logi que. Tôt ou tard elle se venge et vous assomme. Les seuls logiciens,aujourd’hui où tout le monde déraisonne paraissent donc être incontestablement les partisans du chambardement final.Les autres ne sont que des sots, ou des arrivistes, habitués à pêcher en eau trouble et qui char...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
En savoir plus Données de classification - mahomet v
- fallières
- abdul-hamid
- yildiz
- naoum pacha
- ahmed riza
- chiris
- françois carnot
- courtade
- fragonard
- salonique
- turquie
- paris
- adana
- france
- asie
- allemagne
- europe
- tivoli
- beyrouth
- la république
- union
- l'assemblée
- a. b. c. d.
- union libérale
- conseil de guerre
- c. g. t.
- parlement
- pa
- etal