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La République française, 29 février 1884

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La République française
29 février 1884


Extrait du journal

Malgré tout l'effort de la commission municipale pour réformer avant les élec tions prochaines l’organisation pari sienne dans son ensemble, il nous paraît qu’elle sera forcément amenée à s'en te nir à la partie de la loi qui concerne le mode électoral. Le projet de M. Roquet ‘repose sur une idée juste; mais il ac corde trop aux arrondissements, pas as sez au conseil de l’Hôtel de Ville. L'idée juste et qui a été accueillie favorable ment dans des assemblées d’arrondisse ment auxquelles nous avons assisté, c’est de donner aux diverses mairies une vie municipale plus étendue, sans rom pre l’unité nécessaire de Paris. Cette idée a besoin d’être étudiée, approfondie et retournée sous toutes ses faces. Il ne nous parait pas possible quelle puisse arriver à maturité avant les élections de mai. Il nous semble également impossible qu'on aborde ces élections sans avoir réformé le mode de scrutin par quar tier. Sur ce point l'opinion générale n’estelle pas faite? Le mode d’élection uni nominale n’est-il pas universellement condamné ? Nous avons si souvent traité ce sujet, que nous serions vraiment fort empêchés pour ajouter quelque argument nouveau à tout ce que nous avons déjà dit. C'est à la commission et au gou vernement à prendre définitivement un parti. Il importe que les élec teurs sachent d'ici à quelques semaines sous quel régime électoral ils vont être appelés à voter dans deux mois. Les inconvénients seraient graves à prolon ger une incertitude dont on se plaint déjà, non sans raison. Le but à atteindre est toujours, selon nous, de réunir plu sieurs arrondissements en un large col lège électoral qui élèverait le suffrage au-dessus des misérables luttes de per sonnes et des rivalités de carrefours. Que la commission veuille bien apporter à bref délai ce projet de loi devant la Chambre,et que la Chambre se prononce. Si le Parlement repousse la réforme proposée, la commission aura du moins fait son devoir, et les électeurs seront fixés. Le pis est de maintenir plus longtemp s l'état de doute où l’on se trouve. Ce doute mécontente les électeurs et les comités, offre des prétextes aux récriminations et aux suppositions les plus fâcheuses, met la commission dans une situation fausse vis-à-vis de l’opinion parisienne, fait tort au gouvernement lui-même. Il est temps que cet état de choses ait un ter me et que l'on dise ce que l’on veut....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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