Extrait du journal

M. Rouvier fait preuve d’une loua ble obstination. Il vient d’insister de nouveau auprès de ses collègues pour qu’aucun d’eux ne dépasse, dans la préparation du budget de 1893. les chiffres de l’année courante. Le ministre des finances entend que chaque budget ministériel soit main tenu dans les limites antérieures. La meilleure façon d’être sûr que le tout n’augmentera point, n’est-ce pas de tenir la main à ce qu’aucune des parties ne s’accroisse? Si, dans un ministère, le développement iné vitable de certains services exige des dépenses nouvelles, il faudra se rattraper sur d’autres crédits. Cela jie fait pas l’affaire de toutes les ad"ministrations. Les voilà condamnées à vivre sur elles-mêmes, comme des diabétiques. Elles n’en mourront pas, je suis tranquille. A pareille date, lorsqu’elles établissent leur budget, elles ont la douce habitude de forcer un peu la note et de grossir l’addition. Il n’est pas mauvais qu’elles soient mises, d’autorité, au régime des économies nécessaires. Je ne vais pas jusqu’à partager les idées de M. Beauquier. Il voudrait qu’on ouvrit un concours entre tous les fonctionnaires ; on donnerait une récompense honnête à ceux qui indi queraient des réductions possibles. Je connais quelques employés qui profiteraient de l’occasion pour se débarrasser de leurs sous-chefs, et quelques sous-chefs qui supprime raient leurs chefs. Mais où seraient...