Extrait du journal
blée que le pays ne connaît plus, dont il a répudié les tendances non pas une fois, mais trois et quatre fois, à toutes les élections partielles qui ont eu lieu. Voilà, croyons-nous, la vérité sur l’état de l’o pinion publique, et nous tenions à la mettre en lumière une fois de plus. Si telle est notre manière de voir, on doit maintenant comprendre l’accueil que nous avons fait dès le premier jour au programme du centre gauche qui a été esquissé récemment dans le Bulletin con servateur républicain. Puisque l’occasion s'en présente, nous dirons que le Bulle tin nous parait s’être trop avancé. Il parle au nom du centre gauche : voilà qui est à merveille. Mais nous n’avons pas appris qu'il y ait eu dans ces derniers temps, et notamment depuis les élections du 20 octobre, une réu nion générale de cet important grou pe parlementaire. Sait-on bien au Bulle tin ce que diront tous les membres du centre gauche en rentrant à Versailles ? Sait-on bien quelle est aujourd’hui leur opinion sur l’état du pays, sur ses vœux, sur ses résolutions, ses antipathies dé clarées, ses aspirations dans l’avenir? Sans faire tort aux rédacteurs du Bulletin, nous croyons qu’en publiant l’articleprogramme de l’autre jour, ils ont peutêtre excédé ce qui était permis. Avant de parler de programme, n’était-il pas ex pédient de consulter tous ceux au nom de qui on allait prendre la parole ? Nous croyons que cette précaution n’eut pas été inutile, et nous estimons qu'il eût été convenable d’y recourir à la veille d’une démarche aussi grave. 11 ne faudrait pas croire en effet que la poli tique de tout un groupe parlementaire, dont les membres sont en ce moment disséminés aux quatre coins de la France, peut ainsi tout d’un coup so décider à Paris, et sans délibération, sans con cert préalable. Ce procédé expéditif ne sera peut - être pas du goût de tout le monde, et les rédacteurs du Bulletin ne sont pas à l'abri do tous reproches ultérieurs, si nous en croyons ce que l’on nous rapporte. Mais laissons cela. Il est certain que l’on s’est avancé au nom du centre gauche tout entier, sans l’avoir entendu en assemblée géné rale. Ce qu'il faut voir maintenant, c’est où est l’intérêt du centre gauche, abs traction faite des rédacteurs du Bulletin, qui paraissent gens légers et trop hâtifs dans leurs résolutions. Or, si nous recherchons l'intérêt du centre gauche, nous trouvons qu'il n’est pas, qu’il ne saurait être différent de l’in térêt du parti républicain tout entier, c’est-à-dire do l’intérêt de la gauche ré publicaine et de l’extrême gauche. Cet intérêt, quel est-il? Voilà toute la question. Eh bien, nous ne croyons pas nous abuser en soutenant que les républicains du centre gauche, comme tous les autres, n’ont aucun avantage à se compromettre dans des combinaisons — pour ne pas dire des intrigues— con stitutionnelles que la Franco répudie. à tort ou à raison, mais qu’elle répudie certainement, par cette raison détermi nante et majeure que tout projet constitu tionnel, quoiqu’il soit, n’a et ne peut avoir d’autre objet que de prolonger, de per pétuer, à la tête du pays, une Assemblée...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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