PRÉCÉDENT

La République française, 30 décembre 1871

SUIVANT

URL invalide

La République française
30 décembre 1871


Extrait du journal

Il ne faut pas que les détenteurs ac tuels de la richesse mobilière soient frap pés; telle est la préoccupation capitale d’un très grand nombre de députés, pour qui le comble du malheur serait de voir toucher à cette arche précieuse, à ce saint des saints. Ils ont remporté une première vic toire en faisant repousser le système de M. Wolowski, et ils voudraient abuser de cet avantage pour obtenir le rejet et du projet de la commission et de l’impôt nouveau présenté par le gouverne ment. Leur système est bien simple, et M. Gaslonde est venu l’exposer longue ment : il n’y a qu'à accroître de cinq décimes la contribution personnelle et mobilière et de *2 décimes les portes et fenêtres ; cette aggravation donnera de suite au gouvernement l'argent dont il a besoin. En d'autres termes, la petite propriété, les locataires doivent seuls faire les frais de l'indemnité prussienne ; quant au capital mobilier, il entend se désintéresser complètement des frais de la guerre et refuse d'apporter son obole à notre rançon. Le grand argument,c’est qu’il y a injustice à l’égard du porteur actuel, parce qu’on réduit dans sa main le capital. Eh! qui doute que le porteur actuel ne doive perdre quelque chose sur ses titres? Pourquoi donc ne seraient ils pas obligés de payer, ces spéculateurs cosmopolites qui ont voulu la paix à tout prix, pour maintenir le prix de leurs valeurs, et qui n’ont pas su voir le salut du pays dans la con tinuation de la lutte à outrance? On sent que l'Assemblée est pleine d'hésitations sur ce point : elle n'a pas voulu prendre son parti de suite à pro pos du contre-projet de M. Gaslonde, cl elle l’a renvoyé à sa commission ; c'est un en cas, une ressource qu’on se ré serve, si la propriété mobilière est assez puissante pour se délivrer tout à fait du fardeau de l’impôt. Les idées de M. de Douhet ne sont pas d’une application aussi simple que celles de M. Gaslonde. Elles ont pour point de départ l’impôt récent sur les factures ; en le généralisant, en l’étendant à toutes les transactions, l'auteur du contre-pro jet croit qu'il arriverait à réaliser 200 ou 300 millions. Pourquoi s'arrêter en si beau chemin? Nous proposons à un autre...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

En savoir plus
Données de classification
  • victor hugo
  • gaslonde
  • clément duvernois
  • ducatel
  • levert
  • leclerc
  • duvernois
  • eugène sue
  • daru
  • jacquillat
  • paris
  • france
  • edmond
  • versailles
  • europe
  • allemagne
  • berlin
  • rome
  • bordeaux
  • effes
  • l'assemblée
  • la république
  • république française
  • rothschild
  • ligue d'union républicaine
  • union
  • agence havas
  • parlement
  • parti conservateur