Extrait du journal
tarderions pas à voir, en effet, un parti, un prétendant, se présenter à la France comme capable de réussir là où la Ré publique aurait échoué. Nous devons éviter de laisser à nos adversaires un tel programme politique. Le sûr et vrai moyen de ruiner les espérances des pré tendants et de leurs partis, c’est de. faire ce que le pays demande. La France demande à être définitivement émancipée du joug que le cléricalisme fait peser sur elle depuis quarante ans : les pouvoirs publics, les mandataires de la nation, la presse, l’opinion, n’ont pas d’autre devoir que d’obéir à la France. Oserait-on contester que telle soit la volonté de la nation ? Nous ne le croyons pas. On est bien d’accord sur ce point qu’il faut, comme le disait M. Thiers dans les derniers jours de sa vie, rogner les ongles au clérica lisme. Où Ton diffère, c’est sur la meil leure façon de s’y prendre. Il y en a qui veulent aller fort au delà de ce que le gouvernement juge possible et qui ne voient rien de mieux à faire que d’accorder, au nom des principes de la liberté générale, toute liberté de vivre et d’agir aux pires ennemis de la liberté, en séparant l’Eglise de l’Etat. D’autres, au contraire, estiment que le danger véritable n’est pas dans le clé ricalisme, mais dans la politique avantureuse qui s’attaque à une puissance aussi redoutable, sans avoir pour la contenir d’autres armes que les ar mes que Ton dit usées de l’ancien droit public des Français . Le gouvernement, entre ces deux mé thodes, en a pris une troisième, qui consiste à ramener ses adversaires sous le joug des lois existantes. Cette mé thode convient au pays, qui la com prend et l’approuve. Il nous pa rait fâcheux que Ton se divise dans le parti républicain à la veille do l’appli cation de cette méthode. Si elle est bien appliquée, nul ne doute qu’elle ne donne des résultats certains, prochains et d’un effet qui n’a pas précisément l’air de réjouir beaucoup nos adver saires. Ce qu’il faut donc souhaiter, c’est que le gouvernement se montre ferme et résolu, et que, la tache étant une fois commencée, il ne se relâche pas dans l’accomplissement de ses de voirs. Mais il est bien évident que le gouvernement sera d’autant plus résolu qu’il n’apercevra aucune hésitation dans l’esprit de ceux qui sont appelés à le soutenir, et d’autant plus ferme qu’il se verra soutenu de toute la force que donnent le sang-froid et la persévérance...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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