Extrait du journal

En ce temps-là, nous étions deux collégiens de sixièmeetnous goûtionaau village le charme des vacances Je ne rais quelle main malveillante a dépouillé depuis les saisons d* leur force et de leur variété magnifique. Il y avait des étés si chauds, si lumineux, si remplis de cigales, de grillons, de cris et de vols, il y avait dans les champs tant d’ardeur ensoleillée que mon cœur est encore pénétré de leur flamme. Comme nous étions bien, dans la maison paysanne où la beauté du mois d’août entrait a Ilots parla porte ouverte! Nous avions, mon ami et moi, couvert la table de nos livres de classe et, liera de notre science nouvelle, un peu alanguis par la chaleur, nous fusions avec lenteur un thème et une version latines. Il y avait aussi sur la table un paquet de cigarettes. On n’est pas collégien sans être fumeur. Tout à coup je pen»ai à la pipe alsacienne qui pendait au mur de la chambre voisine, une longue pipe de faïence, au tuyau recourbé, orné d’un cordonnât vert et sur le fourneau de laquelle on voyait une figure peinte que je ne peux pas retrouver aujourd’hui J’allai chercher la pipe, je la montrai avec orgueil. Elle était creuse comme un puits, celte diablesse. Il fallut y verser une dizaine de cigarettes avant d en combler l'ablme et j'éprouvais je ne sais quelle vague inquiétude à l’idée de tout ce tabac qu’il faudrait brûler....