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La Revue politique et littéraire, 1 juin 1889

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La Revue politique et littéraire
1 juin 1889


Extrait du journal

(( Sainte-Beuve a été le dernier des littérateurs dans l’ancien sens du mot, disait-il. On ne verra plus d’écrivains s’occupant uniquement des choses de l’esprit, et de le dire avec grâce et avec goût. Je voudrais me tromper; mais il me semble que la plume, à l’avenir, va servir surtout à deux classes d’hommes, le faiseur et l’amuser; d’un côté, le langage des affaires; de l’autre, les effets violents et les puériles surprises. » — Avec moins de méfiance de l’avenir et sans vouloir à son propos rien préjuger de la littérature de demain, on pourrait presque dire la même chose d’Edmond Scherer lui-même : à présent qu’il n’est plus là, on sent mieux ce qu’il valait; et l’on sent aussi que, s’il n’était pas l’un des derniers représentants d’une époque — il avait toujours été trop personnel et trop isolé pour cela — il était bien le dernier représentant d’une certaine catégorie d’esprits qu’il a souvent définie et que nous aurons à définir après lui. Pour le comprendre entièrement, il faudrait pouvoir embrasser et suivre d’un bout à l’autre son évolution intellectuelle : une des plus complètes à coup sûr, une des plus riches et des plus instructives de ce siècle. Mais c’est là un téra-...
Revue politique et littéraire

À propos

Fondée en 1871, La Revue politique et littéraire est un hebdomadaire culturel très populaire, aussi connu sous le nom Revue bleue. Elle obtient ce surnom grâce à son papier bleu et par opposition à la Revue scientifique du même éditeur, appelé Revue rose. Très varié dans son contenu, le titre est aussi dérivé dans son format de la Revue des Cours littéraires, qui publiait les cours du Collège de France.

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Données de classification
  • edmond scherer
  • sainte-beuve