Extrait du journal

LES FÊTES DE L’UNIVERSITÉ DE DUBLIN (1) Les Universités d'Oxford et de Cambridge appelaient jadis celle de Dublin «la sœur silencieuse». On a beau être silencieux, il y a des moments où il faut savoir parler. L’Université de Dublin a été d’autant mieux inspirée en demandant à se faire entendre, que le quolibet de ses bonnes sœurs a depuis longtemps cessé d’être juste, et qu’elle a derrière elle des états de service qui valent bien ceux de beaucoup d’autres. Ajoutez que le troisième centenaire qu’elle vient de célébrer en grande pompe, le 5 juillet dernier, est parfaitement authentique. Il ne s’agit pas ici d’une institution dont l’origine lointaine, en l’absence de documents positifs, peut, avec une égale vraisemblance, être avancée ou reculée de quelque cinquante ans. Il y a bien réellement trois siècles accomplis que la reine Elisabeth fonda le collège de la Trinité, siège de la principale Université de l’Irlande; les documents existent, on les a vus, on les a même publiés ; les gens difficiles, qui demandent qu’on leur montre des parchemins, même quand on les invite à boire du champagne, n’ont eu, cette fois, qu’à s’incliner....