Extrait du journal

Il était temps. Dans ]p court répit que les vacances du jour de l'an ont donne à l’Assemblée nationale, le pays a eu le loisir de réfléchir aux résultats de la courte session inaugurée en novembre. Il avait lieu d'être sérieusement alarmé de la direction donnée aux affaires publiques; aucune issue raisonnable n'apparaissait à l'esprit pour dénouer la crise actuelle. Si l'Assembles nationale était placée dans les conditions ordinaires de tous les parlements, avec un terme fixe devant les yeux pour cesser ses travaux, on saurait à quel moment la nation fera mise on demeure de manifester sa volonté et l'on attendrait patiemment cette date bienheureuse qui mettra lin à tant de stériles divisions. Il n'en est rien ; l'Assemblée est absolument maîtresse de ses destinées ; elle peut prolonger ses peurs à son gré. Elle lient celte omnipotence de son titre (h* Constituante. Si elle remplissait sérieusement les devoirs que <’•* titre lui impose, si elle élaborait une constitution au sens vrai du mot. il y aurait une limite à ses travaux. Mais elle ne veut rien faire de semblable; elle conserve I omnipotence d'une Constituante sans rien constituer, sans rien terminer, surtout sans abréger sa propre durée. Nous ne connaissons rien de plus anormal et de plus contradictoire cpi une pareille situation. Elle s’explique par la 'oinposition même de l'Assemblée, parce balancement des partis qui fait qUC nous n’avons pas mime une majorité icelle, suivant une politique nettement déterminée, — par la maison que ce qu'on appelle la majorité est un composé d'aniitheses que la dénomination commode et élastique d’ordre...