Extrait du journal
Le grave incident qui a marqué la rentrée en session de l’Assemblée a mis dans une vive lumière la faiblesse du cabinet actuel. Une motion présentée par un membre de la droite extrême, M. de Frandieu, motion qui n’allait à rien moins qu’à renverser le cabinet en lui refusant une loi qu’il avait déclaré lui être indispensable pour gouverner, a été adoptée par l’Assemblée. Il est vrai que deux jours apures, cette même Assemblée, revenant sur ce qu’on a appelé un vote de surprise, a remis le cabinet sur ses pieds par un vote de confiance; mais l’entrain et surtout l’unanimité ont manque a la manifestation de cette confiance tardive; on n’a point retrouvé, —ainsi qu’on aurait dû s’y attendre alors qu’il s agissait de réparer une erreur involontaire, un coup de hasard. — celte belle majorité d’autrefois dont on était si fier. 39 voix de majorité, sans une de plus, tel est le résultat qui acte obtenu à force d’habileté. M. de Kerdrel, chargé par ses collègues de la droite de préparer les voies au vote de confiance, a été maladroit ou méchant; il a dit à ce ministère, qu il repêchait, des choses assez dures, lui faisant entendre qui était trop susceptible et qu’il ferait mieux de rester entore, au moins pour cette fois. La harangue étriquée et sèche de 1 honorable député, organe de la droite, a produit peu reflet, ou plutôt elle a eu ce succès inattendu d’envenimer encore un peu la blessure quelle elle était destinée à panser. Telle quelle, c était une avance, une caresse ; le ministère y a répondu de son mieux, ainsi qu’il était convenu, non cependant sans taire la grimace. Son rôle, d’ailleurs, était difficile; • fallait être rogne, ce à quoi il excelle, digne et cependant Jcnin, niais silencieux surtout, autant qu’il serait possible, afi*> d éviter les paroles compromettantes. Ce programme a clé assez fidèlement rempli, et l’on a obtenu ce que l’on dé.Uaü . le vote de confiance et la réintégration tristement noniphante de la loi des maires à l’ordre du jour dont elle actait été expulsée....
À propos
Fondée en 1871, La Revue politique et littéraire est un hebdomadaire culturel très populaire, aussi connu sous le nom Revue bleue. Elle obtient ce surnom grâce à son papier bleu et par opposition à la Revue scientifique du même éditeur, appelé Revue rose. Très varié dans son contenu, le titre est aussi dérivé dans son format de la Revue des Cours littéraires, qui publiait les cours du Collège de France.
En savoir plus Données de classification