Extrait du journal

Origine de la religion (I). « Avons-nous encore une religion ? » demande Strauss dans son dernier ouvrage (2). A une question posée dans ces termes, il n’y aurait à répondre que par un appel à statistique : elle nous dira que sur cent mille personnes il y en a une à peine qui se déclare sans religion. Pour avoir une autre réponse, il fallait poser la question sous une autre forme. Il fallait commencer par nous dire clairement ce que l’on entendait par le mot religion, et il fallait définir la religion considérée et dans son développement psychologique et dans son développement historique. Au lieu de cela, Strauss a tout simplement pris l’ancienne définition de Schleiermacher : « La religion consiste en un sentiment d’absolue dépendance », en la complétant par celle de Feuerbach: « L’essence de toute religion est un sentiment de convoitise qui se manifeste par la prière, le sacrifice et la foi. » Or, comme on prie moins, comme on se signe moins, comme on va moins à la messe aujourd'hui qu’au moyen âge, il conclut qu’il reste peu de piété réelle et de religion. J'ai conservé autant que possible les expressions de Strauss....