Extrait du journal

LA DÉMOCRATIE ET L’AVENIR DE LA FRANCE Réponse à 11. Ernest Renan. Ce n’est pas, à l’ordinaire, une intéressante occupation de discuter, par le temps qui court, avec les adversaires de la république. Les journalistes dont c’est le métier en savent quelque chose. La presse antirépublicaine a singulièrement perdu, non pas seulement de sa dignité, mais encore de sa valeur depuis quelques années. Les discussions de principes y sont rares et médiocres ; quand les écrivains réactionnaires ont répété quelques-unes de leurs déclamations favorites sur l’ordre, la propriété, la famille, la religion, le principe d autorité, la conservation sociale ; quand ils ont rappelé les horreurs de 1793, les journée de Juin, la Commune ; qui nd ils ont agité le fameux « péril social », tantôt manifeste, tantôt latent, ils sont au bout de leur rouleau. Leurs tirades ne vont pas au delà du lieu commun ; et il faut bien ajouter qn on n y sent pas toujours la conviction, pas plus qu’on ne sent la bonne foi dans l’emploi qu’ils en font. Le reste n’est que polémique violente ou doucement hypocrite, selon le caractère, personnalités grossières ou insidieuses auxquelles on ne peut répondre que par d’autres personnalités, et où s abaisse la dignité de tous. En somme, ce que révèle le spectacle de la presse hostile à la république à qui s’impose la lecture plus pénible et attristante qu’irritante de ses productions, c’est une mauvaise humeur croissant chaque jour, lest une colère contre le siècle et le pays, ce sont de misérables rancunes, ce sont des ambitions plus misérables encore, furieuses de voir qu’en dépit de tous les efforts, en dépit de tous les moyens employés sans scrupule, l’objet de leurs convoitises leur échappe de plus en plus....