Extrait du journal

III. — Ce qu’elle nous coûte Le fait le plus extraordinaire, le plus colossal en France depuis vingt ans, est certainement celui dont personne n’a parlé, que tous les journaux ont passé sous silence, que notre Parlement n’a pas discuté, que peut-être il n’a jamais connu. Nous voulons parler de cette effrayante exportation des capitaux français envoyés par centaines de millions et par milliards à l’étranger pour secourir des Etats besogneux, pour développer la richesse de pays concurrents, tandis que, par un absurde consens, notre propre commerce, notre propre industrie, privés de moyens d’actions, restaient stagnants. Cette émigration des capitaux français à l’étranger, qui est la cause principale de notre décadence économique, s’est poursuivie sous la direction de trois ou quatre sociétés de crédit, pendant que le gouvernement, la Chambre, le Sénat, les journaux s’absorbaient exclusivement dans des questions de politique pure. Nous voudrions montrer en quelques mots le caractère gigantesque de cet exode d’argent national, faire voir comment il s’opère et quelles conséquences il a pour le pays....