Extrait du journal

L’Assemblée nationale fait son testament politique. comme un malade qui ne jouit plus de la plénitude de ses facultés. La majorité, dés le début, n’avait pas été franchement républicaine. Des hommes au cœur vacillant et à l'esprit incertain étaient venus apporter dans de nombreuses circonstances l’appoint de leurs voles aux mesures démocratiques. Ces hommes avaient même eu leurs représentons au ministère : MM. Dufaure et Vivien. C’est la défection de ce nouveau tiers-parti qui vient de décider la déroute de la majorité formée sous l’administration dü général Cavaignac. L’Assemblée nationale quittera évidemment les affaires sans avoir fait honneur à tous ses engagement. La loi sur l’instruction primaire est mise de côté ; la loi sur l’assistance , cette compensation promise du droit au travail, est dédaigneusement écartée. L'Assemblée votera le budget : c'est pour la démocratie une véritable victoire ; mais cependant, peut-elle l’équilibrer sans toucher à l'organisation militaire ? En repoussant l’excellente proposition dd général Lamoricière, c’est *200 millions qu’on ajoute aux charges du pays : le chiffre n’a pas été contesté ; c’est une force nouvelle qu'on refuse à la patrie par l'organisation de la réserve et des gardes nationales mobiles ; c’est un soulagement dont on prive le fils de l’ouvrier et du •cultivateur qui seuls paient l’impôt du sang....