Extrait du journal

Il est évident que le ministère Barrot tient beaucoup moins à sa dignité qu'à ses portefeuilles. Son ardent amour du pouvoir peut seul expliquer la résignation avec laquelle il s’est soumis à tous les échecs dont sa courte existence est déjà semée. Il est vrai qu il trouve en certains lieux l’appui et les sympathies que l’Assemblée nationale ne lui accorde pas toujours. Le parti des économistes à courte vue serre ses rangs autour de M. Léon Faucher; les ultramontains saluent en M. de Falloux le précurseur du règne des jésuites, et M. H.Passy, le grand financier du déficit et des emprunts, l'un des illustres ministres qui ont poussé la France aux portes de ' la banqueroute, M. H. Passy . ramenant par sa présence aux affaires, les agioteurs du dernier règne , peut compter sur les tendresses de la haute banque comme sur le dévoilent des boursiers. — Comment ces messieurs consentiraient-ils à s’en aller avant d’avoir sauvé, le premier, les saines doctrines économiques menacées par de sérieuses réformes ; le second , les traditions du moyen-âge si fort maltraitées par certains philosophes de nos jours ; le troisième, enfin, nos finances, que la monarchie a administrées , comme on sait . avec tant d’intelligence , de prévoyance et d honnêteté !...