Extrait du journal

Dernièrement , un général est sévèrement blâmé par ce même ministère. Il était coupable d'avoir fait un peu de politique, dans une allocution parfaitement convenable d’ailleurs. Auaujourd'hui, M. Bugeaud prend ses plus grands airs de matador, brandit, en véritable énergumène. son sabre dont les Autrichiens paraissent faire fort peu de cas, et parle de marcher héstoïquement sur Paris, pour donner une leçon aux républicains ; aujourd’hui encore. M. Bubaud. sans tenir compte du blâme qui vient de frapper un de ses collègues, sans se préoccuper le moins du monde des prescriptions ministérielles, fait de la politique à grands coups de gasconismes et de fautes de français; eh bien ! M. Bulhièrcs, notre prétendu ministre de la guerre, n'a pas l'air de s'apercevoir de cette flagrante infraction aux ordres qu'il a donnés; il laisse M. Bugeaud se mettre insolemment au-dessus de la discipline et former l’esprit de l’armée par un éclatant exemple de désobéissance. Il ne juge pas à propos de rappeler à I observation des réglementés, au sentiment des plus vulgaires convenances, le héros fugitif du 2ï février. Où donc siège ce pouvoir si fort dont les journaux réactionnaires entonnent les louanges depuis deux mois ?...