Extrait du journal

DOUBS. Besançon. — On s’étonne que la commission du budget des dépenses n’ait pas proposé de réduire le traitement des préfets. Quelle nécessité, en effet, d’allouer de gros traitement à des administrateurs pour les mettre à même de représenter ? En quoi cette représentation est - elle nécessaire à l’état ou utile aux administrés? Lorsqu’un préfet donne un dîner ou un bal aux personnes de sa coterie, dans le chef-lieu du département, quel avantage les autres habitas en retirent-ils? Les préfets étant logés, meublés et chauffés aux dépens des contribuables, il devrait suffire qu’on leur allouât une indemnité annielle de 8 à i5 mille francs, suivant l’importance du département; et, dans ce cas, on n’aurait pas à craindre de manquer d’administrateurs : il resterait encore beaucoup d'ambitions à satisfaire. D’ailleurs, la plupart de ces fonctionnaires vivent comme s’ils s’attendaient à la réduction des deux tiers de leur traitement; ils semblent la provoquer par une louable économie. Celui du Doubs peut servir de modèle ; une discussion qu'il a eue avec un marchand qui lui vendait le vin au prix de 8 sous la bouteille lui a valu, à Besancon, le sobriquet de préfet a sept sous la bouteille....