Extrait du journal
Nos frères d'armes, nos co-religionnaircs politiques souffrent; amis, ils sont dans les fers, privés souvent du nécessaire; ils souffrent, et leurs plaintes douloureuses n arrivent pas jusqu’à vous ; car, martyrs d'une noble religion, ils souffrent sans se plaindre; mais nous, qui avons vu leurs besoins, qui avons été témoins de leurs misères, ne soyons * pas humiliés de dire ce mot, nous qui nous sommes assis avec eux à la gamelle du prisonnier, nous vous dirons leurs souffrances, leurs nécessités: nos frères sont dans les cachots, privés des consolations de leurs pareils, de leurs amis, des embrassemens de leurs épouses, des caresses de leurs tnfuns, parce qu’on veut abrutir en eux la vie morale, parce que les révoltés des 5 et 6 juin doivent expier leur victoire des trois immortelles journées, parce qu'ils ont mis le pied sur h monarchie et qu'ils furent trop généreux en ne l'écrasant pas, et qu'aux hommes qui ont appartenu aux deux monarchies il faut une revanche de sang; parce que les vaincus de Lyon et de Saint-Étienne doivent voir s’atrophier leur aine ilitis l'humidité des cabanons et sous le poid lourd et infect de l'air des prisons : ne voulaient-ils pas en effet vivre en tkaiaillaxt ou mourir en combattant ; ils vivent et le travail leur est refusé; ils vivent en perspective d'une longue captivité, et sans cesse menacés du jugement, non de leurs pairs, mais d’un tribunal de juges, leurs ennemis naturels. La démocratie pure sera mise en présence de l'aristocratie aux ri thés broderies; le génie de l’avenir sera sous la main du l'ai.» tonte du passé. Pauvres prisonniers! à quelle justice peuventiis prétendre? Et nos amis de Paris aussi gémissent parce qu’en avril le cri de leurs frères de Lyon trouva un écho dans leur âme; plusieurs sont dans les fers parce qu'eux aussi avaient la vie lourde, une vie sans travail assuré, une vie toute d’un moment, où le labeur du jour suffit à peine au repas du soir, une vie qui ne promet souvent pour le lendemain que le désespoir et la Morgue. D’autres sont la victime île leurs nobles convictions, de leurs généreuses sympathies; mais à ceux-là la reconnaissance de l’avenir doit suffire....
À propos
Fondée en juin 1829 sous la direction de Louis Barbarin et mise en route par les frères Victorin et Auguste Fabre, La Tribune des départemens (ou Tribune des départements) se donne comme mission la décentralisation intellectuelle de la France. Malgré son faible nombre d'abonnés, cette feuille libérale et patriote se contente d'une forte influence.
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