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La Vie littéraire, 31 mai 1877

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La Vie littéraire
31 mai 1877


Extrait du journal

qu’il fut forcé de suppléer à la faiblesse du son par l’articulation. On ne peut pas parler sans voix, mais la voix seule est si insuffisante dans la diction, qu il y a des lecteurs, des orateurs et des acteurs pour qui la richesse même de leur organe vocal est un inconvénient. Chez eux, s'ils ne savent pas articuler, le son mange le mot. Les voyelles mangent les consonnes. Ils parlent si haut, ils lisent si haut, ils font tant de bruit en lisant et en parlant qu’on ne les entend pas. Parfois même, la mode supprime l’articulation. Vous vous rappelez que. dans le siècle dernier, les élégants disaient : nia parlé d’honneur ; c’était du pédantisme que de prononcer les consonnes. Un vieil habitué du Théâtre Français disait avoir vu, en soixante ans, changer trois fois la manière d’articuler dans ce qu’on appelle la jeunesse dorée. Pour les hommes sérieux, il n y en a qu’une, c’est de prononcer assez pour être entendu, pas assez pour être remarqué....
La Vie littéraire (1875-1878)

À propos

Données de classification
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