Extrait du journal

Ce n’est guère qu’au XIIIe siècle, après les Croisades, que la sériciculture, pratiquée dès la plus haute antiquité en Chine et dans l’ExtrêmeOrient, lit son apparition en Europe; les premiers essais eurent lieu dans l’Italie méridionale, voisine de la Sicile, où dominèrent si longtemps les Bysantins et les Arabes. Au XV siècle, les étoiles italiennes s’emparent de tous les marchés, « la sériciculture, qui a été difficilement acceptée par les paysans italiens et s’est développée très lentement apporte, elle aussi; sa quotc-paita la richesse de la Péninsule. » C’est d’ailleurs à l’Italie qu’est due l’ou\raison automatique. La soie, au sortir des cocons, n’a pas de consistance, et, avant de la livrer à la consommation, il faut lui donner une torsion pour laquelle on se servait primitivement du fuseau. « Un ouvrier bolonais. Borghesano, eut i’idée de placer sur un plan circulaire les bobines -chargées de la «oie écrue dévidée et de les faire tournera l’aide d’uni courroie. Le mouline était inventé. C’était une révolution dans Part d’apprêter la soie. » Malgré les efforts de la ville de Bologne, le secret des moulins à soie fut bientôt partout répandu, et au XVIe siècle, lorsqu’il s’agit de manufactures de soie en France, on songea tout de suite à prendre exemple sur l’industrie soyeuse italienne. Louis XI avait déjà fait venir une escouade d’ouvriers italiens et grecs et créé dans la ville de Tours une véritable manufacture de soieries pii ne tarda pas à prospérer; mais le véritable fondateur de l’industrie de la soie en b rance, fut le roi François Ier,qui par l’ordonnance du 2 septembre 1536, « prodigua aux ouvriers de Part de la soie, tant étrangers (pie régnicoles, les immunités, telles que « exemption des gabelles, octrois, deniers communs, guet et garde des portes »; ces privilèges furent concédés pour la vie entière. En même temps, Lyon devint le centre de la nouvelle industrie ; sa position géographique a toujours paru exceptionnelle pour le commerce international et le Consulat, qui, sous Louis XI et à l’instigation des marchands étrangers, avait combattu 1 nélablisscment de manufactures de soieries dans la tuilé lyonnaise, ne cessa d’encourager les ouvriers tenus pour tenter la fortune à Lyon et y établir des métiers à tisser ou des moulins à tordre...