Extrait du journal
Le - janvier 1870, Paris et la France entière étaient plongés dans l’allégresse. L’empereur Napoléon HL renonçant au régime autoritaire inauguré lors du Coup d’État de décembre 1851, revenait au régime constitutionnel de la Monarchie de juillet, avec le suffrage universel en plus. Si l’Em pire a été emporté par la tourmente de 1870, et il ^st assez difficile de savoir si ce qu’on a appelé • l’Empire libéral » était né viable, on peut cependant affirmer qu’avant la néfaste guerre avec l’Alle-magne la grande majorité de la nation ne songeait .nullement à une révolution comme le témoigne le plébiscite de Mai 1870. Certains ont affirmé, d’autre part, que l’Empereur n’était pas sincère et qu’en cas de victoire sur la Prusse il aurait annulé toutes les .concessions faites quelques mois auparavant; M. JLaboulaye, interpellé à l’Assemblée Nationale sur sa prétendue conversion politique, répondit : « Je suis un de ceux qu’on a le plus odieusement trompés » ; et dans ce cas, il en aurait été de même de Thiers, Dufaure et tant d’autres adversaires de Napoléon III qui avaient fini par se rallier à lui — •quelque peu conditionnellement, il est vrai. — .Non, l’Empereur était de bonne foi, rien ne permet de suspecter sa loyauté, et ie changement inauguré en 1870 n’était que la suite et le corollaire des décrets de décentralisation ou plutôt de •« déconcentration » rendus en 1860. D’ailleurs, -quelques-uns des plus intimes amis et conseillers -du souverain le poussaient dans cette voie, et en toute première ligne il faut citer M de Morny. Le sixième volume de « l’Empire Libéral * d’Emile Olivier nous révèle en effet un Morny tout à fait inconnu, un Morny libéral, principal auteur de la •loi sur les coalitions, qu’il chargea Émile Olivier «de préparer. «Consentiriez-vous à entrer avec moi •dans une entente avec la démocratie pour organiser la liberté? » demanda de Morny à Émile Olivier. Et le Président du Corps Législatif montra •au député de la Seine une note qu’il venait d’envoyer à l’Empereur, et où il s’écriait : • Il est temps de renoncer aux abus du népotisme, aux •choix scandaleux; dedonner,sinon immédiatement toute la liberté politique, du moins la liberté ‘Civile et d’étudier les problèmes sociaux. Il est surtout urgent que l’Empereur, cessant de procéder par voie de surprise, ne laisse plus ses conseillers dans l’ignorance complète de sa politique extérieure. » En écrivant ces mots, de Morny met-...
À propos
La Vie Moderne est un hebdomadaire illustré d'art et de littérature, fondé en 1879 à Paris par l’éditeur Georges Charpentier. Son rédacteur en chef, Émile Bergerat, est un ancien chroniqueur réputé du Bien public. Tournant le dos aux académismes, la revue met en avant le travail des impressionnistes, qui produisent par ailleurs des dessins originaux pour l’illustrer. La Vie moderne jouissait aussi, de manière assez inédite, d’une galerie pour exposer les peintres qu’elle affectionnait, parmi lesquels Monet, Manet ou Renoir.
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