Extrait du journal

Elle, cVe aurait pu s’assurer du moins une belle mort, ce que, selon le jargon médical tic ce siècle, on appelle une euthanasie, si, après un sincère et courageux examen de conscience, elle avait avoué ses erreurs et confessé ses fautes. On saurait pu alors inscrire au bas de la communication de ses funérailles : pieusement décédée. Elle n’a voulu avouer que sa faiblesse et confesser que son impuissance. Elle mourra dans l'impénitence finale. Sous lu contrainte inéluctable des faits qu’elle se savait incapable de freiner, après les avoir, pour la plupart, déchaînés elle-même, elle a renoncé à toute action, reconnut désormais vaine, mais elle n’a pu se retenir d'exhaler son dépit et sa sourde rage en paroles amères. Comprenant le mal qu’elle avait fait, elle a dit qu’elle avait bien fait de faire le mal. Et elle a donné au monde ce spectacle attristant d’une mourante qui, ne pouvant plus mordre, crache encore des injures. Cette session du Conseil de la Société des Nations a été ainsi lugubre....