Extrait du journal

C'est une grande idée de sa vie que Maxime Real del Sarte, chevalier de Jeanne d'Arc depuis vingt ans, voit se réaliser. Cette place du Vieux-Marché dont M. le docteur Brinon a dit encore qu'elle est « l'endroit le plus sacré du sol de France avec l'Arc de Triomphe », notre ami l'avait vue dépouillée de tout hon neur et de tout respect. N'avait-on pas commencé naguère à construire un chalet de nécessité sur le lieu même du bûcher ! Lorsque l'on s'était aperçu de la profana tion, on s'était contenté d'éloigner Pédi cule de quelques mètres. Le jour même où l'on inaugura à Rouen son monument de la Victoire, Maxime exprima, devant les autorités de la ville, son vœu d'aider à relever la gloire de ce lieu sacré. C'est alors qu'il conçut sa « Jeanne d'Arc au bûcher ». Dans son âme que j'ai toujours connue mystique en son fond, en même temps que puissamment réalisatrice, cette œuvre cor respond à une pensée profonde. Le bûcher de Jeanne brûle toujours ; c'est à son feu immortel que la France vient se purifier, à son creuset qu'elle vient se transmuter et se rajeunir. C'est de son foyer, où elles couvaient, que jaillissent, aux heures dé sespérées, les grandes flammes de la géné rosité et du sacrifice qui consument en un instant tout ce qui souillait notre sol et éclaircissent l'horizon. Dans ce renouveau actuel du bûcher de Jeanne d'Arc le cœur de Maxime voit un signe éclatant pour l'avenir....