Extrait du journal
M. Le Provost de Launay félicite les travailleurs parisiens et s'élève contre la manifestation antifrançaise de l'Italie M. Le Provost de Launay a fait, au début de la séance délier du conseil municipal la déclaration suivante : — Je suis sûr d'être l'interprète de cette assemblée tout entière en vous disant que nous avons tous éprouvé un grand soulage ment, à quelque parti que nous appartenions, en apprenant que la journée d'hier s'était pas sée dans le calme. Je tiens à remercier, du haut de cette trihune, tous les travailleurs municipaux qui ont accompli leur devoir. J'adresse également mes remerciements aux ouvriers qui n'ont pas interrompu leur tra vail dans l'intérêt de la défense nationale. Je veux enfin, ce qui n'est pas dans mes habitudes, féliciter le gouvernement qui, en montrant la force, n'a pas eu à l'employer. Messieurs, on dirait vraiment que ce Paris que nous représentons possède un sens aigu des réalités. Il a compris hier que l'heure n'était pas au désordre. Mais, rompant avec des habitudes, avec des traditions, je tiens à dire, sons ma respon sabilité, que j'ai appris avec douleur les paro les qui ont été prononcées hier à la Chambre italienne et les manifestations qui en ont été la suite. Nous sommes aujourd'hui la seule assem blée délibérante en exercice et c'est pourquoi je traite un sujet qui ne nous est pas habituel. Je su])pose-que l'on ne pe^t m'accuser d'in compréhension latine. J'ai bien des fois don né — et tout récemment encore — à cet égard des témoignages de mes sentiments. Je ne le regrette pas. Mais, parlant en votre nom à tous, je tiens à affirmer que, lorsque de l'autre côté des Alpes, on parle d'une certaine façon de la Tunisie et de la Corse, nous considérons qu'il j * là lia sujet interdit. Vous savez qui je suis, je ne renie rien dé mes origines. La Corse, celle d'aujourd'hui, cell« de Napoléon, est une terre essentielle ment française et jamais il ne se trouvera un Français, à quelque parti qu'il 'appartienne, qui consente à envisager certaines éventuali tés. Nous n'oublions pas que nous sommes les descendants de ceux de Marengo, de Lodi, de Magenta, de Solférino, frères d'armes de ceux du mont Grappa et du mont Tomba. Je ne commets donc aucun acte d'hostilité visà-vis de l'Italie, en parlant aux Italiens les yeux dans les yeux, sans mâcher les mots, comme ils le font eux-mêmes en déclarant que des manifestations comme celles d'hier, qu'on ne peut croire spontanées, nuisent à eux comme à nous et que nous les jugeons intolérables. J'ai dit que Paris a
À propos
Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.
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