Extrait du journal

J'ai passé la journée d'hier à Rouen ; je suis allé à lia prison,et j'ai eu la joie d'entrevoir, à travers la double grille du parloir de droit 'commun, notre jeune et admirable ami Henri Lagrange. J'ai vu ég&leiïienljjGg quatre Camelots du Roi, qui furent ari'êtés chez eux comme des mal faiteurs. parce qu'ils avaient, donné au di recteur de là Dépêche de .Rouen qui les avait insultés, une correction méritée. Je donnerai demain les détails de cette visite. Qu'il me suffise de dire aujourd'hui que j'ai trouvé tous les prisonniers pleins de courage et d'entrain. A demain également les témoignages qui ne cessent de nous arriver en faveur d'Henri Lagrange de la part des écrivains répondant à notre appel. Aucun esprit li bre, aucun cœur fier n'est resté étranger à l'indignation provoquée par cette sentence abominable qui donne six mois de prison pour le cri de « A bas Fallières ! » délit que,par surcroît, on prétend n'être pas poli tique afin de maintenir pendant six mois un jeune écrivain de talent au régime des apaches. • Maurice PUJO...