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L’Action française, 2 juillet 1936

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L’Action française
2 juillet 1936


Extrait du journal

Une cruelle sciatique qui me tient de puis plus d'un mois m'a empêchée, ces dernières semaines, d'annoncer à nos lec teurs et aux amis du « Foyer du Duc de Guise » la fermeture annuelle de notre restaurant d'étudiants qui a eu lieu le 27 juin, et de les mettre au courant de notre situation financière... Ail! elle n'est pas brillante, cette situa tion, et notre caisse est vide, d'un vide effrayant, aussi vide que l'escarcelle d'un pur Franciscain! Nos petites réserves, dont nôus étions si fière au début de l'année, nous étions si fières au début de l'année, après semaine, et jamais nous n'avons pu les reconstituer, puisque nos recettes, dues à de multiples générosités et au petit fonds versé par les. étudiants eux-mêmes, sont toujours inférieures à nos dépenses, hélas! Il nous manque toujours quelques billets de mille francs de roulement, qui nous permettraient de franchir les caps difficiles du loyer, des contributions, du gaz, de l'électricité, etc., qui s'ajoutent à nos frais quotidiens de nourriture. Aussi je .viens bien simplement deman der à tous les parents français que notre œuvre intéresse, et qui en ont compris la portée, de bien vouloir répondre à mon S. O. S. d'aujourd'hui et de m'envoyer leur obole pour que nous puissions recom mencer à allumer nos fourneaux, à l'au tomne prochain... Voici, pour nos nouveaux lecteuis, quel ques explications au sujet de l'œuvre du Foyer, et, pour les anciens, voici notre bilan : 1° Fonctionnement du Foyer. — Nous avons loué, depuis le mois de janvier 1935, 19, rue des Grands-Augustins, au fond d'une cour, au quartier Latin, une belle grande salle, attenante à une grands ..cui sine ; cette salle, transformée en salle de restaurant, peut contenir quatre-vingt-deux à quatre-vingt-cinq couverts. Elle test ou verte, chaque jour» aux étudiants français ou belges sur leur présentation de leur carte d'étudiant, sans nul souci de leurs opinions politiques. Nous servons les repas en deux séries : la première à~ midi, la plus nombreuse ; la deuxième à midi 45, la moins nombreuse. Et nous donnons à nos convives, pour la somme modique de 2 fr. 50, un bon repas complet comprenant une entrée ou un hors-d'œuvre, un plat de viande garni de légumes, un dessert, le pain à discrétion, un carafon de vin et une tasse de café. Ce repas est vraiment familial, et les élé ments qui le composent sont d'excellente qualité : viande fraîche, poisson frais» cui sine au beurre, vin naturel, pain exquis... Notre gérante, cuisinière émérite, assume la besogne écrasante d'aller aux Halles, de faire la cuisine, de tout surveiller ; elle travaille du matin au soir, avec un dévoue ment sans mesure, pour ceux qu'elle ap pelle « ses enfants ». D'autre part, des équipes fidèles de Dames royalistes et de Jeunes Filles bénévoles ac ceptent de servir, tous les jours, les. repas des étudiants. Elles viennent à 10 h. 30, mettent le couvert avec soin, desservent et resservent les deux services et ne finissent leur travail, assez fatigant, que vers 2 h. 30 de l'après-midi ; c'est grâce à elles que no tre restaurant a pu garder son ambiance fa miliale et conserver le ton de la politesse française. Au Foyer, nos jeunes gens sont charmants, serviables, et ne perdent pas une occasion de nous témoigner leur sympathie. Ils ne chantent pas de vilaines chansons, ils ne crient pas, ils ne se disputent pas ; il y a, parmi eux, une table de dix couverts, réservée, chaque jour, aux étudiantes, mais nous n'augmentons pas cette proportion, car nous savons qu'il y a des œuvres similaires à la nôtre au quartier Latin pour les jeunes filles. Je crois que ce repas lovai, peu coûteux, a rendu grand service à de nombreux étu diants au cours de l'année, et a contribué a les maintenir en bonne santé ; de plus, ce rendez-vous quasi quotidien a créé en tre eux des liens de solidarité et d'amitié ; ils ont cherché eux-mêmes et recruté les plus isolés, ou les plus malheureux, parmi leurs camarades, et ils les ont dirigés vers nous ; enfin, quelquefois, nous avons pu, grâce au groupement du restaurant, trouver, des leçons, ou une situation, à quelques-uns d'entre eux, et mon désir serait de voir se développer davantage ce côté d'entr'aide mutuelle de notre œuvre. 2° Voici maintenant le bilan des repas servis entre le mois de novembre 1935 et le mois de juillet 1936. — Tous les jours, au minimum, de 135 à 140 repas ; quelquefois, maximum de... 160! Ces jours-là ont été rares, mais nous de vons reconnaître que c'est le nombre crois sant des repas qui écrase notre budget ; il faudrait évidemment limiter, je le dis sans cesse, et je dois faire avec toutes ces dames ' un grand « mea culpa », car nous le disons et nous ne le faisons pas... C'est si difficile de refuser des convives!-....

À propos

Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.

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