Extrait du journal

Les Lions et l'Ane sont deux Pour avoir reçu des fonds secrets de mains assez diverses, pour les avoir mis dans sa poche, pour avoir abusé une mul titude crédule et pour l'avoir ainsi menée de défaite en défaite pour le plus grand avantage des pires ennemis public, La Rocque est depuis un mois et demi sur la sellette, au ban de l'opinion. Et, de Tardieu à Pozzo, de Guillaume à Duhourcau, tous ses accusateurs sont d'accord pour signifier qu'ils distinguent profondément entre ce démagogue mal honnête et les honnêtes gens qu'il berne ou a bernés. Aucune campagne n'est donc menée contre les lions du Parti social français : et, s'il plaît à quelques-uns d'entre eux de prendre fait et cause pour cette Bourri que à peau de renard, c'est une simple question personnelle, qui ne met en jeu ni idées, ni principes, ni méthodes, ni même bulletins de vote. Le « langage nouveau » La v juste accusation dirigée contre un seul a même eu l'avantage jde l'améliorer. Grâce aux coups réguliers qu'il a eus sur les doigts, La Rocque a, fini par céder et par lâcher sur le programme d'égotisme et d'isolement absolu qui était le sien. Com me Bailby le dit fort bien, dimanche, à Bourg-en-Bresse, pour la première fois, La Riocque « a laissé entrevoir des possi« bilités imprévues d'entente entre natio« naux quand il a dît : « L'intervention directe ou- indirecte « des dirigeants actifs d'un grand parti « dans une semblable campagne est de « nature, quelques jours seulement avant « ce scrutin proche, a faciliter l'union, « l'oubli de querelles et a permettre « non pas seulement pour le second «' tour, mais dès le premier tour si « possible, des candidatures uniques « dressées devant les communistes et « leurs alliés. Bailby, qui n'en^croit pas ses yeux, ré pète « que ce. langage est complètement nouveau et qu'il doit être souligné. Si les révélations récentes n'ont eu que ce résul tat de faire comprendre au chef des Croix de feu la nécessité d'une union totale des patriotes en face du Front populaire, elles n'auront pas été inutiles. » Elles auront servi grandement. Tous ceux qui ont suivi La Rocque se rappel lent- que, en toutes circonstances le moi seul et c'est assez lui servait de règle et de loi. On saura, peut-être avant peu, comment à la veille du Six Février, La Rocque ne promit de marcher que lors que le colonel Ferrandi, conseiller muni cipal de Paris,, l'eût menacé de dénoncer publiquement ses vanités de traître à tout le peuple parisien. L'année dernière enco re, il refusait de recevoir Georges Claude pour ne pas s'entendre parler d'union. Toute sa vie politique a correspondu aux plus absurdes cavaliers seuls. Seul, le feu des lanières vient de lui rappeler l'exis tence d'un bien commun à tous les Fran çais et la nécessité de faire front contre l'anarchie et la révolution. Contraint, for cé, courbé sous le fouet qui l'accable, il parle maintenant d'union électorale, do candidat unique, dès le premier tour, quand cela sera possible, et, bref, de toutes...