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L’Action française, 4 février 1930

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L’Action française
4 février 1930


Extrait du journal

Avez-vous lu 1» récit de la bataille du Jutland tel que l'a écrit M. Ed. Delage dans un livre dramatique et puissant ? C'est le meilleur « en marge » de la conférence de Londres. Je résume de mémoire et je ne crois pas trop trahir la pensée de M. Delage en disant que la leçon de son livre c'est que, dans une bataille navale, vingt-cinq ans de calculs, de préparation, de travail se résolvent en dix minutes. Une marine de guerre ne s'impro vise pas, et Napoléon l'avait reconnu en 1805. Elle ne se forme qu'avec le temps, mais elle peut se détruire dans un infime espace de temps. Avec elle, on perd l'empire des mers et ce qui s'ensuit, c'est-à-dire, en : première ligne, les colonies. Alors on comprend mieux, pour la limi tation des armements, le point de vue de l'amirauté britannique." La parité avec les Etats-Unis est la carte forcée. Soit. La con currence est impossible avec cet opulent rival. Du moins faut-il que la flotte anglaise garde la supériorité sur d'autres flottes. , Supériorité numérique, sans doute. Et là, c'est le tonnage global attribué à chaque puissance qu'il s'agit de. discuter. Mais le nombre n'est pas tout. D'autres éléments composent la force navale. La vitesse des unités, leur « bordée », c'est-à-dire la dis tance à laquelle leur artillerie peut lancer un1 certain poids, interviennent dans le com bat pour en déterminer l'issue avec une rigueur presque mathématique. C'est alors que la limitation par catégories prend toute son importance. Que chaque marine de guerre soit fixée, cristallisée dans telles et telles formes, et le problème sera simple. L'amirauté britannique, qui en saura les données, qui les aura même établies, sera à l'abri de toute crainte et de toute surprise. Car enfin, s'îl y a concurrence navale, c'est parce que l'on craint ou que l'on prévoit un conflit entre puissances navales. Et c'est encore parce qu'on le craint ou qu'on le prévoit qu'on veut limiter ces armements, ce qui est d'ailleurs la dernière chose dont la conférence puisse convenir. Un examen général des différends capa bles de mettre aux prises les cinq puissances de la conférence serait la préface nécessaire d'une véritable limitation. Quand la France et l'Angleterre, en 1905, eurent liquidé leurs vieilles rivalités coloniales, l'accord naval., se fit aussitôt. Dès lors, non seulement nous ne redoutâmes plus que l'Angleterre eût trop de vaisseaux, mais nous trouvions qu'elle n'en avait jamais assez. Il est vrai qu'en ce temps-là il y avait une marine de guerre allemande pour res serrer l'entente cordiale. Mais qui sait si les « cuirassés de poche » du Reich ne pon dront pas des petits qui sortiront un jour de la mer Baltique pour déranger les cal culs des amirautés ? — J. B....

À propos

Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.

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