PRÉCÉDENT

L’Action française, 5 décembre 1919

SUIVANT

URL invalide

L’Action française
5 décembre 1919


Extrait du journal

Le Conseil suprême a ; délibéré hier en présence du maréchal Foch. Comme le maréchal n'a pas été écouté lorsqu'il en était temps, il est devenu nécessaire de le consulter et de l'entendre toutes les trois semaines. Saisissante image d'une paix qui ne peut plus tenir debout qu'avec le concours des militaires. Quand on prétend se passer d'eux dans ces sortes d'affaires, on se condamne ensuite à ne se fier qu'à la force. Le Conseil suprême est préoccupé de la situation. Il nra pas tort. La résistance de l'Allemagne à ' l'exécution du traité l'in quiète. L'existence d'une armée allemande, réorganisée sous les prétextes les plus di vers et les plus ingénieux, est un fait alar mant et intolérable mais qu'il était facile de prévoir. Le Conseil suprême est en face des résultats produits par sa principale erreur. Là non plus il ne fallait pas être grand clerc pour lui prédire ou'une Alle magne restée une grande Allemagne ne serait pas une cire molle, qu'un Etat de soixante millions d'habitants conserverait les moyens de se débattre contre les vain queurs et qu'une Allemagne qui garde sa puissance politique serait toujours en me sure de reconstituer sa puissance militaire. L'une va avec l'autre. Si tels sont les soucis des Alliés treize mois après, la défaite allemande, on imagine ce qu'ils pourront être dans cinq, dix /ni quinze années. Cette évidence ne paraît pas encore pousser l'Angleterre à nous accorder sa garantie sans la faire dépendre du con sentement des Etats-Unis. Mais, stipulée pour lé cas d'« agression non provoquée », cette garantie elle-même suffirait-elle? La-clause de « non provoca tion » est bien élastique, bien sujette aux controverses. Pour qu'elle- n'ait pas à jouer, c'est-à-dire pour ne pas attendre, comme en 1914, la dernière minute, il importe que l'Angleterre et la France pratiquent une alliance active, qui soit à tout moment en état d'obliger l'Allemagne à remplir les conditions de la paix, et de l'y obliger autrement que par des plaintes, des notes et des mots. Cette alliance-là préviendrait de grands efforts et de grands dommages. Ce serait une opé ration économique. Autant que nous, le Royaume-Uni s'en trouverait bien. Le mo ment est venu pour les Anglais d'avoir un peu d'avenir dans l'esprit et de comprendre qu'ils n'ont pas contribué à bâtir une Europe assez sûre pour qu'elle leur per mette de retourner au splendide isolement. — J. B. Aujourd'hui, lire en deuxième page : L'existence d'un nouvel accord franco-anglais est démentie. Quelle sera la durée du service militaire pour les « Petits d» la Victoire s. Les chansons de France, par Lucien Dubeçb". ■ En troisième page 1 ■ oaftpentier bat Beckett à la première rçajriw....

À propos

Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.

En savoir plus
Données de classification
  • kautsky
  • nach
  • dumur
  • mermeix
  • jaurès
  • guillaume ii
  • denais
  • séré de rivières
  • foch
  • fagus
  • allemagne
  • paris
  • france
  • angleterre
  • belgique
  • reich
  • suisse
  • berlin
  • ardennes
  • clemenceau
  • la république
  • action française
  • république française